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LE BLOG DE NIOXOR TINE

ACQUIS DE PSEUDO-ELECTIONS: LA DECENTRALISATION A LA SAUCE "SOCIALISTE".

décentralisation 1997 Par Nioxorlee

  Publié le 25 mars 1997

La  décentralisation annoncée avec tambour et trompette par les  tenants du parti-Etat n’aurait pu commencer plus mal. Les irrégularités massives, qui ont entaché le déroulement des élections locales de novembre dernier ont vicié, dès le départ, les rapports du Parti socialiste avec les diverses composantes de la nation. On ne saurait trouver de pires prémisses à un processus d’approfondissement de la démocratie dans notre  pays.

Il est pourtant évident qu’une tentative de responsabilisation véritable des collectivités de base devrait reposer, avant tout, sur une réelle représentativité des instances locales, dans lesquelles, les populations devraient se reconnaître. C’est ainsi seulement, que les collectivités locales, qui n’étaient jusque-là que des appendices du Ps, pourraient devenir de véritables moteurs d’un développement multisectoriel.

C’est ainsi que la mal-gouvernance, qui gangrène l’appareil d’Etat aurait pu commencer à trouver un début de solution par la périphérie. Le  Sénégal pourrait ainsi se passer des replâtrages nocifs constitués par les gouvernements de majorité présidentielle, qui se sont avérés (être) de véritables obstacles à l’approfondissement de la démocratie dans notre pays.

Les élections pourraient commencer à devenir de véritables baromètres pour juger de la représentativité de chacun. Les alliances à nouer se feraient, dès lors, sur la base de programmes clairs et précis, dans le respect de la personnalité de chaque entité politique intéressée.

Une autre piste de réflexion concernant ces consultations locales est constituée par les élections des maires ou présidents de communautés rurales. Elles ont révélé, en tout premier lieu, que le Ps était incapable de fonctionner comme un parti normal, en choisissant en son sein, les candidats aux postes de maire ou de président du conseil rural, avant de venir se présenter devant les élus des autres partis. Cela semblerait indiquer, qu’au cas où l’opposition arrivait à remporter des élections de plus grande envergure, une fracture irrémédiable se produirait dans le Ps, ce qui faciliterait la question de la conservation du pouvoir.

Mais l’autre aspect moins reluisant de cette problématique, c’est que des élus de l’opposition se sont laissé appâter par des propositions de postes de responsabilité au sein des collectivités locales ou même de rétributions financières pour donner leur voix à l’un des candidats socialistes. Même si, au fond, ces comportements ne font que traduire une profonde immaturité politique, ils sont nuisibles en ce sens qu’ils peuvent décourager l’électorat des partis d’opposition et retarder la prise de conscience de la nécessité de l’alternance politique.

Il en est des élections locales comme des élections nationales: elles ne peuvent, en aucun cas, constituer la voie incontournable de l’alternance politique. Dans les conditions actuelles de fraude électorale institutionnalisée, ces consultations ne peuvent servir que de leviers de mobilisation et de contrôle populaires contre la politique nuisible des socialistes.

Un des acquis incontestables des pseudo-élections de novembre dernier est le sursaut salutaire de l’opposition pour revendiquer des consultations électorales transparentes. La CENI peut constituer une étape sur cette voie.

Mais ce qui est de plus en plus perçu comme une nécessité incontournable par la majorité des Sénégalais, c’est la constitution d’un vaste front politique de l’opposition et d’une liste unitaire lors des prochaines consultations de 1998.

Thiadiaye, le 25 mars 1997

uael