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LE BLOG DE NIOXOR TINE

LE SECTEUR DE LA SANTÉ TRAVERSE UNE CRISE SANS PRÉCÉDENT (Sam Li Nu Bokk)

Rédigé par LE BLOG DE NIOXOR TINE Publié dans #POLITIQUE DE SANTE

Le secteur de la santé traverse une crise sans précèdent au Sénégal, la situation est de plus en plus grave marquée par la panne du seul appareil de radiothérapie disponible au Sénégal. Ainsi les malades du Cancer n’ont d’autre choix que de se faire évacuer au Maroc ou en France pour être soignés.
La détérioration des conditions de travail altère sur la santé psychologique et physique du personnel de santé.
Il est important de faire une étude détaillée de notre système de santé pour comprendre les mécanismes de fonctionnement.
Pour information, le système sanitaire sénégalais est mixte avec une offre de soins publique et privée.
En 2012, le Sénégal : • 14 régions médicales, • 35 hôpitaux, • 76 districts sanitaires, • 89 centres de santé, dont 20 sont en réalité des postes de santé faisant office de centre de santé, • 1257 postes de santé dont 1035 fonctionnels, • 2 centres psychiatriques.
La région est responsable de la gestion et de l’entretien des hôpitaux régionaux et départementaux (jusqu’à l’avènement de la réforme hospitalière qui a transformé les hôpitaux en établissements publics autonomes), de la gestion, de l’entretien et de l’équipement des centres de santé ruraux, et de la mise en œuvre des mesures de prévention et d’hygiène.
La commune est responsable de la gestion, de l’entretien et de l’équipement des centres de santé urbains, ainsi que de la construction, de la gestion, de l’entretien et de l’équipement des postes de santé urbains.

La communauté rurale est responsable de la construction, de la gestion, de l’entretien et de l’équipement des postes de santé, des maternités et des cases de santé.
Des fonds de dotation de la décentralisation sont alloués aux collectivités locales pour leur permettre de prendre en charge les compétences qui leur sont transférées. Cependant ces fonds sont depuis plusieurs années, la source de conflits entre les autorités locales et les responsables des formations sanitaires : ces fonds sont intégrés aux dotations allouées collectivités locales et ne sont plus directement versés aux structures de santé. Pendant plusieurs années, pour des raisons liées à la méconnaissance des textes ou à une gestion peu transparente de ces ressources par les autorités locales, les structures de santé ont connu quelques difficultés dans leur fonctionnement. Malgré quelques minimes efforts de l’Etat, les responsables de structures de santé se plaignent du fait que les fonds de dotation ne sont pas utilisés conformément aux besoins exprimés par les structures de santé. Le secteur de la santé est affecté par des pratiques de corruption et par une relative impunité. Dans la plupart des formations sanitaires, certains responsables et agents de santé se livrent en toute impunité à des pratiques illicites telles que le rançonnement, la vente parallèle de médicaments, l’utilisation à des fins privées du matériel et des locaux publics.

Cette pratique est très prononcée dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) où certains chefs de service consacrent à leurs activités privées un nombre d’heures largement supérieur à celui autorisé par les textes. Ils en arrivent même à y consacrer la majeure partie de leur temps de travail, tout en utilisant de manière abusive le matériel de l’hôpital.
La description du parc hospitalier laisse à un sentiment d’abandon et de vétusté malgré que la majeure partie des hôpitaux soit de création récente. Les difficiles conditions climatiques, l’absence d’une stratégie d’entretien des infrastructures contribuent à cette vétusté. Le manque d’entretien des bâtiments et des équipements accélère leur dégradation et réduit leur durée de vie : leur réhabilitation ou reconstruction engendrerait des frais largement supérieur à celui d’un entretien normal.

L’extrême faiblesse du plateau technique dans les hôpitaux sénégalais

La répartition du personnel par catégorie socioprofessionnelle reste très inégale. Le personnel de soins comprenant le personnel médical (11,63%) et le personnel paramédical (33,04%) représente 44.67% des effectifs. Le reste du personnel est composé du personnel de soutien (31,88%), du personnel de l’hygiène (4,22%), du personnel technique ou personnel de maintenance (2,09%) et du personnel administratif (16,48%). L’Etat reste le principal employeur des personnels de santé avec 44 % de salariés. Il est suivi des comités de santé (22%) et des Etablissements Publics de Santé (EPS) (18%). Les contractuels de l’Etat, des collectivités locales, des EPS et du PDIS se partagent les 16 % restants.
Il règne dans les hôpitaux un air de népotisme et de corruption si bien que la population rechigne parfois à aller dans les établissements de santé posant ainsi un réel problème d’équité. L’Etat continue ses dépenses de prestige avec l’achat d’un TER de 37 Kilomètres pour un montant de plus de 534 milliards et pendant ce temps les senegalais meurent faute de soins adequats.

Seneleaks