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LE BLOG DE NIOXOR TINE

SUTSAS : PARTICIPATION IRRESPONSABLE !

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C’était le mardi 22 janvier 2008. Pendant que les dirigeants de la prétendue Fédération Nationale des Syndicats de la Santé lançaient leurs troupes à l’assaut des autorités du Ministère de la Santé à travers un mot d’ordre de grève de 48H, ils entraient furtivement dans les bureaux de la Primature pour ficeler un plan de repli tactique ressemblant à s’y méprendre à une capitulation.

 

Dés le lendemain, avant même que les premières vingt quatre heures d’un mot d’ordre qui en comptait le double ne soient épuisées, le Président de la « Fédération » crut pouvoir suspendre le mouvement sans organiser des assemblées générales d’évaluation des accords.

Un procès-verbal sera signé de manière hâtive avec les Ministres de la Fonction Publique et de la Santé. Près de six mois après, le principal dirigeant de la « Fédération » des Syndicats de la Santé revenant de vacances à Genève, se rendant subitement compte, qu’aucune revendication de sa lutte avortée de janvier n’avait encore connu un début de matérialisation se lance dans une querelle stérile avec madame le ministre de la Santé, pour des raisons que les protagonistes semblent être les seuls à maîtriser, malgré les soutiens commandités des sections de Mbour et de Louga au camarade secrétaire général. Mais la preuve que leur désaccord n’était pas aussi profond que cela, sera apportée par la signature d’un communiqué conjoint entre une délégation du SUTSAS conduite par son secrétaire général (mais comprenant paradoxalement le secrétaire général du S.A.S), dans lequel communiqué il est dit que « le malentendu qui commençait à s’installer entre la Ministère de la Santé et le SUTSAS a été levé » (sic)


Est-ce la défenestration soudaine et imprévue du directeur des ressources humaines du Ministère de la Santé, qui aura précipité la réconciliation entre les deux « domou baye » ? Grand manipulateur devant l’Eternel, le directeur sortant, qui se targuait de l’amitié du taciturne Premier des Ministres jouait en effet un rôle décisif dans la domestication et le contrôle politique de certains dirigeants de la « Fédération ».

 

Laquelle « Fédération » qui est plutôt un cadre d’unité d’action paraissait entretemps prendre eaux de toutes parts, les secrétaires généraux des autres syndicats membres de cette « Fédération » semblant reprocher au secrétaire général du SUTSAS de refuser de céder la place tournante de coordonnateur au patron du SYNTRAS, comme cela se fait sans anicroche majeure au niveau du mouvement syndical enseignant.


En attendant de voir ce qu’il adviendra du relèvement du niveau de recrutement à l’ENDSS à la rentrée prochaine, il est aisé de constater que la question de la motivation trimestrielle demeure entière, malgré la sur-médiatisation de la signature du protocole d’accord avec ECOBANK, qui à l’instar de la plus belle des diongomas ne pourra donner que ce qu’elle a, c’est-à-dire les virements que le Ministre du Budget voudra bien y faire parvenir.


La problématique de l’adoption d’un statut des personnels des Etablissements Publics de Santé demeure en l’état, malgré les injonctions primatoriales adressées aux directeurs d’hôpitaux. Il est vrai que les ressources manquent cruellement pour financer l’incontournable plan social, qui devra accompagner la rationalisation des effectifs pléthoriques dans les grands hôpitaux, sans compter l’effet dévastateur des plans populistes de gratuité/subvention des prestations sanitaires, (dont en premier lieu le plan Sésame) sur l’équilibre budgétaire des Etablissements Publics de Santé.


Un des rares acquis tangibles que pouvaient constituer les Assises de l’Action Sociale, ont été transformées en grand-messe politicienne aux relents nord-coréens indignes d’un syndicat tel que le SUTSAS, qui semble avoir été noyé par les foulards jaunes de Mme le Ministre de la Famille.


Que penser de la nébuleuse NAMORA, bénéficiant de la bénédiction des plus grands responsables du parti démocratique sénégalais, qui lui ont gracieusement cédé des dizaines d’hectares du patrimoine foncier national ?

Elle semble avoir envoûté les dirigeants du SUTSAS, dont elle est devenue le premier sponsor et qui lui permet de procéder à une opération de capitalisation à moindres frais, en jouant avec l’espoir de centaines de travailleurs désireux d’acquérir un toit. Gare aux déceptions !

Les enseignants ont leurs coopératives d’habitat, ont même des problèmes internes de gestion de ces coopératives, mais n’ont jamais été instrumentalisés par une agence immobilière proche des cercles du pouvoir. Un logement décent pour chaque travailleur ne justifie pas tous les reniements et qu’on puisse remettre en cause la ligne d’autonomie syndicale du syndicat.

Il n’est pas trop tard pour remettre le syndicat sur le droit chemin, de l’éloigner des cercles tapis au sein de la Présidence de la République, pour mener des luttes véritables et non des simulacres de grève pour la satisfaction réelle des points de revendication des travailleurs de la santé et de l’Action Sociale.

JCD

Vendredi 08/08/08