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LE BLOG DE NIOXOR TINE

SITUÉE AU CŒUR DE LA CAPITALE: LA MÉDINA SOUS HAUTE SURVEILLANCE MÉDICALE.

25 Mars 2015 , Rédigé par LE BLOG DE NIOXOR TINE Publié dans #POLITIQUE DE SANTE

Avec son marché, ses rues animées et son ambiance, la Médina est un quartier qui attire. Chaque jour, ce sont des milliers de personnes qui se croisent entre les allées du marché. Cette affluence n’est pas sans risque. Selon les autorités du district sanitaire, la prévalence de la tuberculose tend à devenir inquiétante dans ce quartier.

Chaque jour, jusqu`à 2 millions de personnes se retrouvent dans le centre de Dakar pour y mener diverses activités liées à la vie économique de la capitale. Une bonne partie de ces actifs se dirigent vers la Médina, au cœur de Dakar. Mais si cette affluence fouette l’économie urbaine, elle n’est pas sans danger. Elle est aussi synonyme de pressions pour les autorités médicales. Et c’est ce qui explique la place névralgique qu’occupe le District Sud de Dakar dans le système de santé dakarois.

Pendant toute cette période où la menace de l’épidémie d’Ebola a plané sur le pays, ce district a été surveillé comme du lait sur le feu par les autorités médicales. Le médecin chef de la région médicale de Dakar, Dr Marie Khemess Ngom, en témoigne tout en réaffirmant l’importance de ce district qui polarise les communes de la Médina, de Gorée, du Plateau, de Fass Colobane et Gueule Tapée.

Selon Dr Mohamed Ly, médecin chef de ce district, les inquiétudes concernent aussi la prévalence élevée de la tuberculose qui ne cesse de grimper. «La Médina est un des quartiers avec le plus de cas de tuberculose dans la capitale», alerte le médecin-chef du district, Dr Mohamed Ly. Sur les raisons de cette prévalence élevée, Dr Ly pointe le nombre élevé de ressortissants des pays limitrophes. Mais à la Médina particulièrement, cette prévalence s’explique surtout du fait de la mobilité élevée des populations qui y vivent.

Ces populations, souligne Dr Ly, ne suivent pas les traitements jusqu’à leur guérison et passent d’un pays à un autre, contribuant à répandre ce mal. «Cela a d’ailleurs comme autre conséquence de développer des résistances au traitement», indique Dr Ly qui souligne qu’en règle générale, «partout ou il y a la promiscuité et où les locaux sont exigus, la tuberculose se développe».

Un nouveau centre de santé de référence

Pourtant, depuis 2011, ce maillon essentiel que constitue le centre de santé de référence est resté inexistant après que les autorités ont érigé le centre de santé de l’institut d’hygiène sociale (Ex-Polyclinique) en établissement public de santé.

Cette situation, qui a perduré pendant presque trois ans, a été finalement corrigée par les autorités du ministère de la Santé qui ont octroyé les locaux de la Pmi de la Médina au nouveau district «Depuis mars 2011 où le 1er directeur a pris fonction à l`hôpital de la polyclinique, on attendait d’avoir un centre de santé de référence. C’est en novembre 2014 qu’une note ministérielle nous a affecté la Pmi de Médina comme centre de santé de référence. Mais il se trouve que c’était un centre spécialisé dans les soins pour la mère et de l’enfant et qu’il y a beaucoup de services qui manquent comme la maternité, le service d’hospitalisation, la radiologie.»

Pour attirer l’attention des autorités étatiques ainsi que celles des collectivités locales, le nouveau district a organisé ce 19 mars, une journée de mobilisation sociale. L’objectif, selon Dr Ly, est d’attirer l’attention des populations sur la nouvelle structure.

«Nous avons organisé cette manifestation pour informer les populations qu’il y a un centre de santé de référence parce que la fréquentation est faible. Et pour que les gens sachent qu’ils peuvent régler un certain nombre de problèmes de santé ici et faire une mobilisation pour que les autorités puissent nous aider à réhabiliter les locaux.» Dans cette lutte comme dans cette mobilisation sociale, les populations sont restées collées à leur médecin. Elles ont lutté pied à pied pour revendiquer leur centre de référence. Aussi, ce jeudi, plus de bandeaux rouges. Les populations de la Médina ont arboré à la place, des écharpes vertes sur des tenues toutes blanches. Une façon de célébrer la naissance de ce bébé que tout un quartier a ardemment désiré.

Mais l’on se rappelle encore les difficultés créées par l’absence d’un centre de santé de référence dans le quartier. «Les districts sont des structures qui sont plus proches des populations et qui sont plus accessibles financièrement alors que les hôpitaux sont un peu chers. Et si le district n’existe pas, il y a une grande partie de la population qui est exclue des soins de santé.

Et dans la Médina, il y a des quartiers, quand les femmes doivent accoucher, elles ont tous les problèmes et vont de maternité en maternité, parfois jusqu’à Rufisque ou Guédiawaye», explique Dr Ly. Ses propos sont aussi ceux de Sokhna Khady Guèye, une Bajeen Goxx qui officie au Plateau.

Des bâtiments en ruine

Mais tout n’est pas rose dans le tableau. En effet, les nouveaux locaux affectés au district sont dans un état de délabrement avancé et nécessitent des travaux urgents pour les rendre fonctionnels et surtout, pour permettre au district de jouer tous les rôles qui lui sont dévolus par la carte sanitaire. «Au premier étage, il y a beaucoup de salles mais il y a un problème d’étanchéité et de réseau électrique défectueux. Si cela est réparé, nous pourrions disposer d’une vingtaine de salles et cela permettrait d’ouvrir une maternité et un service d’hospitalisation, étant entendu qu’ils vont nous affecter du personnel pour faire face à ces besoins», souligne Dr Ly.

«Ce que nous voulons, c’est que les structures soient accessibles géographiquement et financièrement», indique Dr Khemess qui a donné l’assurance que la Pmi de la Médina sera bientôt réfectionnée.

En attendant, le ministère a octroyé au district, une ambulance et une voiture de liaison. Cela s’ajoute aux efforts que la commune de Médina compte faire à l’endroit des bajeen goxx et des relais communautaires.

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