RETRO: FAUT-IL RECONSTRUIRE LE MUR DE BERLIN ?
29 ANS APRÈS, FAUT-IL RECONSTRUIRE LE MUR DE BERLIN ?
La chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, est souvent présentée par les puissances occidentales comme synonyme de libération pour des citoyens de la RDA, qu’elles considéraient comme des otages d’un régime communiste.
QUE SYMBOLISAIT LE MUR DE BERLIN ?
Ils oublient, ainsi, de préciser, que le mur n’était qu’une réponse – peut-être pas la meilleure - aux tentatives de déstabilisation de la RDA, qui partaient de la partie occidentale de l’Allemagne, orchestrées par les États-Unis et d’anciens nazis, bénéficiant, comme par hasard, d’une clémence suspecte. C’est donc bien de l’antagonisme entre les deux blocs, que naîtra ce mur érigé en 1961 et qui deviendra le symbole de la Guerre froide entre Occidentaux et Soviétiques.
Depuis lors, l’humanité a souffert de l’hégémonie de l’impérialisme occidental sur un monde devenu unipolaire. L’éclatement de plusieurs pays, les guerres civiles, l’invasion de pays pétrolifères, la destitution/assassinat de dirigeants progressistes, l’instrumentalisation du phénomène terroriste, sont autant de conséquences néfastes de la disparition du camp socialiste, qui servait, à tout le moins, de contrepoids aux visées impérialistes occidentales.
Mais ces derniers temps, nous tendons de plus en plus vers un monde multipolaire. De fait, la Russie semble, entretemps, se relever progressivement du bouleversement sociopolitique, consécutif à l’effondrement du système soviétique. Par ailleurs, de nouvelles puissances (Chine, Inde) sont en train d’émerger.
Tout cela a pour conséquence le rétrécissement de la marge de manœuvre des puissances occidentales provoquant par exemple une défiance des peuples contre l’Europe des monopoles (rejet du traité constitutionnel européen en 2005, Podemos, Syriza…), sans pour autant réussir, pour le moment à trouver les voies et moyens pour édifier une Europe des peuples.
Bien au contraire, ce sont les forces d’extrême-droite, qui semblent avoir le vent en poupe, jusques et y compris au niveau de l’Allemagne où le cloisonnement géographique par un mur ou une frontière a été remplacé par des clivages sociaux persistants de telle sorte que 29 ans après, certains citoyens est-allemands frustrés se demandent s’il ne faudrait pas rebâtir le mur de Berlin.
FIN D’UN CYCLE POLITIQUE EN ALLEMAGNE
De fait, l’évolution politique de l’Allemagne, ces dernières années, surtout après les législatives de septembre 2017, suscite de nombreuses interrogations.
Les observateurs politiques sont unanimes pour constater que l’Allemagne, 13 ans après l’accession d’Angela Merkel au pouvoir, se trouve à la fin d’un cycle politique. En effet, la configuration politique est caractérisée par la perte de vitesse des partis CDU/CSU et du SPD, qui ont dominé la vie politique dans l’Allemagne d’après-guerre. Depuis la signature du contrat de coalition, au cours du premier trimestre de 2018, les choses n’ont fait que s’aggraver jusqu’à atteindre, durant le mois d’Octobre dernier, des seuils alarmants en Bavière et en Hesse, contraignant ainsi la chancelière préférée des Allemands à annoncer sa démission de la tête de la CDU et le fait qu’elle ne se représenterait pas aux prochaines élections de 2021.
Dans le même temps, on observe une percée des Verts, portée, certes, par l’angoisse des citoyens face aux dérèglements climatiques qui menacent notre planète. Mais il y a aussi cette fraîcheur et cet esprit d’innovation, dont ils font montre, par rapport à la vieille garde politique sclérosée de la grande coalition (Groko), empêtrée dans un immobilisme navrant.
C’est précisément cette absence de réactivité face à la crise migratoire et la confusion des positions politiques consignées contrat de coalition qui ont fini de pousser des citoyens déboussolés dans les bras de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), maintenant représentée dans tous les parlements des 16 État-Régions (Länder). Cette extrême-droite se renforce davantage en Allemagne de l’Est et devient de plus en plus agressive, comme on l’a vu lors des évènements de Chemnitz, en septembre dernier.
Y-A-T-IL UN CONFLIT MÉMORIEL AUTOUR DU 9 NOVEMBRE ?
Tous les démocrates, citoyens et citoyennes épris de paix se rappellent d’autres évènements douloureux, ayant eu lieu, comme par coïncidence, un 9 novembre. Il s’agit du putsch de la Brasserie du 9 novembre 1923 conduit par Adolf Hitler et de la lugubre Nuit de Cristal, survenue le 9 novembre 1938, qui a donné lieu à des pogroms anti-juifs avec des centaines de morts.
Si on ne peut que se féliciter de la réunification géographique de l’Allemagne, il faut aussi déplorer, que les bourgeoisies des pays occidentaux, aient profité de l’affaiblissement politique des pays, se réclamant du socialisme, pour conduire des politiques agressives, de destruction accélérée de leurs économies, pour les dominer et les intégrer dans leurs alliances militaires.
Face à cette politique d’asservissement des peuples européens, en deçà et au-delà de ce que fut le mur de Berlin, similaire à la démarche nazie d’oppression, de persécution voire de génocide des peuples, parler de conflit mémoriel, notamment entre la Nuit de cristal et la chute du Mur peut s’avérer laborieux.
Dr Mohamed Lamine LY
SOLL DIE BERLINER MAUER WIEDER AUFGEBAUT WERDEN ?
Der Fall der Berliner Mauer am 9. November 1989 wird häufig,von den Westmächten, als Befreiung der DDR-Bürger, die als Geiseln eines kommunistischen Regimes galten, dargestellt.
WAS SYMBOLISIERTE DIE BERLINER MAUER ?
Dabei vergessen sie zu sagen, dass die Mauer nur eine Antwort - vielleicht nicht die beste - auf die Destabilisierungsversuche der DDR war, die im Westen Deutschlands begonnen und von den Vereinigten Staaten und ehemalige Nazis inszeniert wurden. Diese 1961 errichtete Mauer, die aus dem Antagonismus zwischen dem beiden Blöcken geboren wurde, symbolisierte den Kalten Krieg.
Seitdem hat die Menschheit unter der Hegemonie des westlichen Imperialismus über eine unipolare Welt gelitten. Das Auseinanderbrechen mehrerer Länder, die Bürgerkriege, die Invasion der Erdöl produzierenden Länder, die Entlassung / Ermordung fortschrittlicher Führer, die Instrumentalisierung des terroristischen Phänomens sind alles schädliche Folgen des Verschwindens des sozialistischen Lagers, das zu mindestens als ein Gegengewicht zu den Zielen des westlichen Imperialismus diente.
In letzter Zeit beobachten wir jedoch, dass die Welt sich immer mehr multipolar entwickelt. Tatsächlich scheint sich Russland nach dem Zusammenbruch des Sowjetsystems allmählich von den sozio-politischen Umbrüchen zu erholt zu haben. Darüber hinaus entstehen neue Mächte (China, Indien).
All dies führt dazu, dass der Handlungsspielraum der westlichen Mächte verengt wird, was beispielsweise ein Misstrauen der Bürger gegen das Europa der Monopole verursacht (Ablehnung des Vertrags über eine Verfassung für Europa in 2005, Podemos, Syriza ...), ohne für den Moment fähig zu sein, ein Europa der Völker aufzubauen.
Im Gegenteil, sieht es so aus als hätten die rechtsextremen Kräfte den Wind in den Segeln, überall in Europa, einschließlich Deutschland, wo anhaltende soziale Spaltungen die damalige geographische Trennung durch eine Mauer ersetzt haben. 29 Jahre später fragen sich einige frustrierte Bürger der ex-DDR, ob die Berliner Mauer wieder aufgebaut werden sollte.
ENDE EINES POLITISCHEN ZYKLUS IN DEUTSCHLAND
Tatsächlich wirft die politische Entwicklung Deutschlands in den letzten Jahren, insbesondere nach den Parlamentswahlen im September 2017, viele Fragen auf.
Die politischen Beobachter sind sich einig, dass Deutschland 13 Jahre nach dem Amtsantritt von Angela Merkel am Ende eines politischen Zyklus steht. Tatsächlich ist die politische Konfiguration durch die sinkende Popularität der CDU / CSU- und SPD-Parteien gekennzeichnet, die das politische Leben im Nachkriegsdeutschland beherrschten. Seit der Unterzeichnung des Koalitionsvertrags im ersten Quartal 2018 haben sich die Wahlergebnisse der regierenden Koalition nur verschlechtert. Sie haben im Oktober alarmierende Schwellenwerte in Bayern und Hessen erreicht. Deshalb hat die deutsche Lieblingskanzlerin angekündigt, dass sie als CDU-Chef austrete, und bei den nächsten Bundestagswahlen 2021 nicht mehr kandidieren würde.
Gleichzeitig kommt es zu einem Durchbruch der Grünen, der sicherlich von der Angst der Bürger angesichts des Klimawandels, der unseren Planeten bedroht, getrieben wird. Aber es gibt auch diese Frische und den Innovationsgeist, die sie im Vergleich zu der alten politischen Garde der Großen Koalition (Groko) zeigen, die in einem herzzerreißenden Immobilismus verwickelt ist.
Genau diese mangelnde Reaktionsfähigkeit auf die Migrationskrise und die Unbestimmtheit der politischen Positionen in dem Koalitionsvertrag haben die orientierungslosen Bürger in die Arme der AfD (Alternative für Deutschland) gedrängt, die jetzt in allen Parlamente der 16 Bundesländer vertreten sind. Diese Rechtextremisten sind in Ostdeutschland stärker und werden immer aggressiver, wie wir bei den Veranstaltungen in Chemnitz im vergangenen September gesehen haben.
GIBT ES UM DEN 9. NOVEMBER EINEN ERINNERUNGSKONFLIKT ?
Alle friedliebenden Demokraten erinnern sich an andere schmerzhafte Ereignisse, die zufällig am 9. November stattfanden. Wir denken an den Putsch der Brauerei vom 9. November 1923, der von Adolf Hitler angeführt wurde, und die grausame Nacht des Kristalls, die am 9. November 1938 stattfand und zu antijüdischen Pogromen mit Hunderten von Todesfällen führte.
Wenn wir die geographische Wiedervereinigung Deutschlands nur begrüßen können, müssen wir auch die Tatsache bedauern, dass die Bourgeoisien der westlichen Länder von der politischen Schwächung der ehemaligen sogenannten sozialistischen Länder, profitiert haben, um eine aggressive Politik zu führen. Sie wollten, dabei, die Zerstörung ihrer Wirtschaften beschleunigen, um sie zu beherrschen und sie in ihre militärischen Allianzen zu integrieren.
Wir können nur eine Ähnlichkeit zwischen der aktuellen Politik der Versklavung der europäischen Völker diesseits und jenseits der Berliner Mauer, und der damaligen Nazi-Herangehensweise von Unterdrückung, Verfolgung oder sogar Völkermord feststellen. Unter diesen Bedingungen Erinnerungskonflikte festlegen, insbesondere zwischen der Kristallnacht und dem Fall der Mauer, ist nicht so einfach wie es scheint.
Dr Mohamed Lamine LY
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