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LE BLOG DE NIOXOR TINE

APPEL À L’ORGANISATION DE CONCERTATIONS NATIONALES POUR ÉVITER LE CHAOS

17 Février 2023 , Rédigé par LE BLOG DE NIOXOR TINE Publié dans #DOOLEEL PIT

A presqu’un an des prochaines présidentielles de février 2024, l’opinion publique reste préoccupée par les lourdes menaces qui pèsent sur la paix civile et la cohésion nationale.  De tous les secteurs de la Nation fusent des appels pressants aux hommes politiques à retrouver la raison et à privilégier le dialogue.

Contrairement aux thèses officielles, les périls qui planent sur notre pays n’émanent ni de l’Opposition politique, qui a fini de démontrer son esprit républicain, ni de défis sécuritaires encore latents.

Non ! Le danger vient paradoxalement de l’obsession tenace du premier magistrat de la Nation, gardien de la Constitution, auquel il ne reste plus que quelques mois pour quitter le pouvoir, à vouloir briguer un troisième mandat.

Et pourtant, l’occasion lui est donnée d’entrer dans la postérité, en tant que premier président sénégalais, à quitter volontairement le pouvoir, au terme de deux mandats prévus par la Constitution du 7 janvier 2001 et confirmés par le référendum du 20 mars 2016.

En réalité, depuis son avènement au pouvoir en mars 2012, le régime du président Macky Sall s’est caractérisé par une gouvernance autoritaire marquée par une judiciarisation, sans précédent, de la vie publique, à tel point que les arrestations arbitraires et l’embastillement systématique d’activistes et de militants politiques, sous les motifs les plus fallacieux semblent constituer la marque de fabrique du régime de Benno Bokk Yakaar.

De fait, on note un recul démocratique incontestable de notre pays, encore récemment caractérisé de "semi-autoritaire" par des organismes spécialisés (Economist Intelligence Unit), avec la mise sous le boisseau des libertés d’opinions, de presse et de réunions…, dont le meeting interdit de Mbacké constitue la dernière illustration.

Le drame, c’est que le régime de Benno Bokk Yakaar, loin d’être proactif, ayant été pris de court par le coup de semonce de février-mars 2021, manque également de réactivité, se montrant incapable d’apprendre de ses erreurs.

Car, manifestement, une lecture correcte des évènements politiques de l’année 2022 aurait pu nous épargner le regain de tension sociopolitique observé actuellement.  Il semble être en contradiction avec le double message sorti des urnes, lors des législatives du 31 juillet dernier, dont les résultats, marqués par une forte abstention, ont acté la perte de majorité de la coalition présidentielle, sans pour autant aboutir à une cohabitation parlementaire au profit de l’Opposition. C’était une manière, pour le peuple sénégalais de renvoyer, dos à dos, les différentes coalitions, en les exhortant à initier un véritable dialogue.

Malheureusement, le pouvoir de Macky Sall a opté pour une autre voie, à savoir, le renforcement de l’autoritarisme et de la répression, illustré de la pire des manières, par l’installation chaotique de la quatorzième législature de l’Assemblée Nationale, le 12 septembre 2022.

Depuis lors, le camp du président semble avoir choisi la fuite en avant, orchestrant des soutiens aussi bruyants que téléguidés en faveur d’une troisième candidature illégale du président de l’APR. De plus, Mr Macky Sall et ses juges s’entêtent à poursuivre le complot avorté de Sweet Beauty, en y greffant une chasse aux sorcières contre les militants du PASTEF et divers activistes, dans un contexte d’atteinte aux libertés et de pré-campagne électorale.

Le Comité pour la Plateforme de Réflexions "Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi" n’a eu cesse, depuis les émeutes sanglantes de mars 2021, d’appeler à "rassembler toutes les forces vives pour épargner à notre pays des convulsions inutiles et ouvrir de meilleures perspectives pour notre peuple, à travers une Concertation Nationale Délibérative, qui devrait s’accorder sur le diagnostic et les pistes de solutions pour la sortie de crise …"

Cette invite a été renouvelée, au lendemain des élections législatives, avec en prime, le rappel de la nécessité de créer les conditions pour une réforme des institutions, en s’inspirant des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la CNRI, qui devront être réactualisées.

Nous nous réjouissons de voir que, dans la dernière période, plusieurs personnalités et organisations issues du monde politique (Ousmane Sonko, LD…), des organisations de défense des droits humains (RADDHO, AMNESTY, LSDH...)  et de la société civile (Alioune Tine, CUDIS, plusieurs guides religieux comme l’archevêque de Dakar et la Ligue des Imams et prédicateurs du Sénégal…) ont appelé au dialogue et à l’apaisement.

Cela implique d’ouvrir, dans les plus brefs délais, de larges concertations inclusives sur le processus électoral, avec la suspension de la loi sur le parrainage. Il faudra également procéder à une refondation institutionnelle (mettre fin à l'hyper-présidentialisme, garantir l’indépendance de la Justice ainsi que l’équilibre et la séparation réelle des pouvoirs...).

Le peuple sénégalais attend du président Macky Sall, crédité, comme son prédécesseur, à tort ou à raison, d’un bilan matériel significatif, quoique terni par une gouvernance désastreuse, de sauver les meubles. Il pourrait, ainsi, parachever son parcours controversé, par l’organisation irréprochable des prochaines présidentielles, auxquelles la Constitution lui interdit de participer.

Fait à Dakar le 14 février 2023

Le Comité pour la Plateforme de Réflexions

"Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi"

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