S’UNIR POUR CHANGER !
Le déroulement du parrainage des candidats à la prochaine élection présidentielle, outre la désinvolture et l’absence de concertation qui le caractérisent, confirme indubitablement le sabotage en cours du processus électoral, dont la finalité ultime semble être le maintien au pouvoir de la nouvelle équipe de prédateurs en place depuis 2012.
Ainsi, on ne peut manquer de s’interroger sur la légèreté avec laquelle, des fiches de parrainage ont pu être distribuées larga manu à des citoyens lambda et catégoriquement refusées à Mr Ousmane Sonko, pourtant bénéficiaire de deux décisions de justice, qui lui donnaient raison. S’agissait-il, de décrédibiliser le processus électoral et de justifier le filtre du parrainage, en encourageant une pléthore de candidats à la candidature, qui a finalement atteint le nombre faramineux de 261 ?
Ensuite, on ne peut que déplorer le laxisme avec lequel, le greffe du Conseil constitutionnel a accepté de recevoir 93 dossiers de candidatures, comme le prouve la disqualification ultérieure d’une soixantaine d’entre eux, dont ceux appartenant à sept des candidats, sous le fallacieux prétexte que leurs fichiers de parrains étaient inexploitables.
Par ailleurs, des juristes chevronnés font remarquer qu’on a conféré à la commission de contrôle des parrainages, disposant, à priori de compétences surtout techniques, un pouvoir juridictionnel, qui devrait être du ressort exclusif des sept Sages du conseil constitutionnel.
Selon un expert électoral, le Conseil constitutionnel a fini par valider 21 candidatures, après avoir procédé aux vérifications de fond (âge, nationalité, éligibilité, l'entité ayant investi le candidat, délai de dépôt de la déclaration de candidature…etc.), ce qu’il s’est abstenu de faire pour les autres candidatures, restant dans l’attente des réclamations.
Ce serait alors le moment de réévaluer le cas du candidat Ousmane Sonko éliminé pour défaut de l’attestation confirmant le paiement de la caution, alors que son mandataire s’est vu refuser l’accès à la Caisse de Dépôts et Consignations par la police, en faisant jouer la jurisprudence « INSA SANKHARE », figurant dans la décision n°3-E-1998 du 15 avril 1998. À l’époque, le Conseil Constitutionnel, saisi d’une requête de M. INSA SANKHARE, mandataire de la liste du Rassemblement pour le Progrès, la Justice et le Socialisme l’avait déclaré « recevable », au motif que le dépôt du cautionnement lui avait été refusé, alors qu’il s’était présenté avant l’heure limite pour déposer le montant du cautionnement qui s’élevait à 3 millions de francs CFA.
Il y a également des dizaines de candidats arbitrairement écartés de la présidentielle, sous prétexte que leurs parrains ne figuraient pas dans le fichier électoral, au moment où la CENA avoue ne pas encore disposer d’un fichier à jour.
Tous ces faits nous amènent à conclure à une régression majeure de notre système électoral, devenu encore plus opaque et inéquitable, depuis l’introduction de la loi sur le parrainage citoyen, dont un arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO, en date du 28 avril 2021, avait pourtant demandé la suppression, car elle « viole le droit de libre participation aux élections » !
En outre, on a observé durant les deux mandats du président Macky Sall des atteintes graves aux libertés, un nombre record de détenus politiques et des scandales récurrents, symptômes d’une mal-gouvernance endémique doublée d’une impunité garantie aux auteurs de crimes économiques et financiers.
Au total, le camp présidentiel divisé et se sachant minoritaire, terrifié à l’idée de devoir rendre des comptes, en cas de perte du pouvoir, a montré, à la face du monde, sa ferme volonté d’user de tous les subterfuges pour empêcher la survenue d’une véritable alternative sociopolitique dans notre pays.
C’est la raison, pour laquelle, on a pu observer, lors des consultations électorales de ces dernières années et dans la préparation de la présente présidentielle, une partialité outrancière de l’administration électorale (administration territoriale, DGE), des organes de régulation (CENA) et des institutions judiciaires (cour suprême, conseil constitutionnel), sous l’œil bienveillant des forces de défense et de sécurité.
Après l’acharnement judiciaire effréné contre le leader du PASTEF, ayant pour unique but de le rendre inéligible, le parrainage citoyen a servi à éliminer des dizaines d’autres candidats sur des bases aussi arbitraires qu’obscures.
Cela devrait édifier les hommes politiques de l’Opposition, sur les intentions réelles du régime du président Macky Sall, qui a la ferme intention de confisquer les suffrages des Sénégalais lors de l’élection présidentielle du mois prochain.
Au-delà des légitimes ambitions présidentielles individuelles, qui relèvent de l’appréciation souveraine de chaque formation politique et de son équipe dirigeante, il ne faut pas perdre de vue, que la résolution de la grave crise politique, que notre pays est en train de traverser, ne peut être qu’une œuvre collective impliquant les larges masses populaires.
Ce serait également une erreur d’appréciation fatale, que d’attendre l’entre-deux-tours pour nouer une alliance, non pas programmatique mais simplement électorale, qui ne pourra déboucher que sur un énième gouvernement de partage du gâteau.
Compte-tenu de tout cela, le CPR Dooleel PIT :
- Exige la libération des leaders du PASTEF et de tous les détenus politiques arbitrairement embastillés,
- Demande l’audit du travail de la commission de contrôle des parrainages, pour rétablir les candidats arbitrairement exclus, dans leurs droits,
- Prône la suppression définitive du parrainage citoyen sous sa forme actuelle,
- Exhorte solennellement tous les partis d’opposition à s’entendre, d’ores et déjà sur un programme commun de refondation de la République inspirée des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la commission nationale de réforme des institutions (C.N.R.I.),
- Invite les Sénégalais à retirer leurs cartes d’électeurs et à voter massivement le 25 février 2024 pour le changement.
Fait à Dakar le 15 janvier 2024
Comité pour la Plate-forme de Réflexions
"Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi"
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