CONTRE LA RESTAURATION DE L’ORDRE NÉOCOLONIAL !
Le 1er avril 2024, l’ancien envoyé spécial de Macron avait gratifié ses « camarades » républicains, d’une lettre d’adieu, qui s’avère maintenant, n’avoir été qu’un gros poisson d’Avril ! Ne le voilà-t-il pas arborant fièrement ses habits usurpés de tête de liste de la coalition des frères ennemis Takku Wallu Sénégal et adressant aux Sénégalais, une nouvelle et peut-être ultime lettre (d’adieu à la politique ?), dans sa vaine tentative de réanimer l’APR, qu’il a lui-même contribué à plonger dans le coma.
UNE QUERELLE SANS FIN
Ce n’est pas la première fois, qu’un ancien président dirige une liste à des élections législatives. On se rappelle, que le président Abdoulaye Wade avait également été la tête de liste pour la coalition WALLU SENEGAL en juillet 2022, mais cela s’était passé dix ans après sa perte de pouvoir et certainement, en désespoir de cause, pour suppléer à l’absence de son fils exilé et rendu inéligible par les lois taillées sur mesure du régime de Benno Bokk Yakaar.
Macky Sall, « interdit de séjour » comme Karim Wade, devenu, lui aussi, administrateur de groupe Whatsapp et gérant sa liste en mode télétravail, vient de jeter un gros pavé dans la mare du nouveau régime dirigé par le duo Diomaye-Sonko. Sa lettre ouverte entre en droite ligne de ses stratégies alambiquées et contreproductives, qui ont toujours privilégié la confrontation au dialogue et qui n’ont jamais pu tirer les bonnes leçons des évènements sociopolitiques et surtout des scrutins électoraux. Son style de management clivant et tyrannique a conduit à une polarisation extrême de la scène politique de notre pays, qui continue de produire ses effets délétères et gêne encore considérablement la pacification de l’espace politique.
De fait, le jeu politique continue d’être régi par la « philosophie du bunker », qui voit les acteurs politiques construire des « murs » et s’enfermer dans leurs « camps retranchés ».
Le nouveau régime se trouve contraint de se défendre comme il peut, en usant parfois de procédés pas toujours conformes aux valeurs qu’il prône. La violence verbale et physique, ainsi que les arrestations intempestives, dont on pensait être dorénavant épargné, continuent de plus belle.
DECONSTRUIRE LES FABLES DE L’OPPOSITION
Il est clair qu’on assiste à une bataille épique entre le système et l’antisystème. Il est regrettable de constater, que certaines forces naguère hostiles au régime de Macky Sall se soient reniées et aient rejoint la campagne de déstabilisation du nouveau « pouvoir patriotique » sous la houlette de Macky Sall. Elles contribuent à l’élaboration et à la diffusion de nouveaux narratifs et éléments de langage mensongers, pour faire capoter le projet de transformation systémique.
Les « terroristes » d’hier sont devenus des « bonimenteurs », des « menteurs tout court » voire des « incompétents », incapables de faire des miracles en un semestre, alors même qu’ils ont hérité d’une situation économique catastrophique, qu’on cherche à travestir avec des indicateurs et concepts empruntés aux officines financières au service du Grand capital international[i]. Face au fardeau d’une dette abyssale, on nous parle de taux de croissance positif, renvoyant certainement à une croissance extravertie, dont les couches populaires n’ont nullement profité, bien au contraire.
Ces transhumants XXL se font les avocats de prédateurs tortionnaires et occultent le fait que la loi d’amnistie est en réalité une loi d’autoamnistie pour protéger les bourreaux, tortionnaires et autres donneurs d’ordre, dont certains font l’objet d’une plainte en France et/ou d’une demande d’enquête au niveau de la Cour Pénale Internationale[ii].
Pour ce qui est des infrastructures structurantes, il s’agit, pour la plupart d’entre elles, d’ouvrages somptuaires, qui n’ont fait qu’alourdir le poids de la dette, qui constitue un handicap sévère pour les nouvelles autorités.
Les instruments d’inclusion économique et de justice sociale ont surtout été des outils de clientélisme politique pour booster l’électorat de la méga-coalition présidentielle en chute libre.
Le président Macky Sall aura omis de parler de la gouvernance catastrophique de son régime, qui aura fabriqué, à partir des deniers publics, des dizaines de milliardaires, qui sont d’ailleurs, parmi les bailleurs de fonds les plus généreux de l’entreprise machiavélique de déstabilisation du nouveau pouvoir patriotique.
Plus généralement, le camp des vaincus, champion du monde en débauchage d’adversaires politiques reproche au camp patriotique de s’adonner aux mêmes pratiques perverses. En réalité, il ne s’agit là que de rémanences d’habitudes intrinsèquement attachées au système politique en vigueur dans notre pays depuis toujours et qu’il s’agit précisément d’éradiquer. Plus que de transhumance, il s’agirait plutôt de reddition avec armes et bagages, sans aucune contrepartie, que ce soit en termes de garantie d’impunité pour des forfaits antérieurs ou d’intégration dans le nouvel état-major politique censé mettre en œuvre la rupture systémique.
On ne peut manquer cependant, d’attirer l’attention du PASTEF, à défaut de pouvoir décliner l’offre de collaboration de citoyens sénégalais, d’exiger des pontes de l’ancien régime une autocritique publique, sincère et loyale, en guise de repentir de leurs turpitudes politiques commises dans le passé.
Enfin, la dernière trouvaille de la Grande Coalition des Revanchards est celle consistant à prôner un équilibre des forces au niveau du Parlement. Dans le contexte actuel, cette idée saugrenue et pernicieuse ne vise qu’à paralyser le pouvoir législatif, pour empêcher aussi bien une reddition des comptes programmée, devant consacrer une nouvelle ère de gouvernance vertueuse que le démantèlement du système françafricain. Ces risques de blocage, loin de constituer une vue de l’esprit, sont bien réels, comme on a pu le constater au cours de la législature qui vient de s’achever, avant et après le 24 mars dernier.
TRACER DES PERSPECTIVES CLAIRES
En réalité, toute cette chienlit qui règne dans l’espace politique s’explique par le fait que nous vivons une période de transition, qui ne dit pas son nom. Au-delà des vicissitudes de la politique politicienne, les enjeux de l’heure tournent autour du patriotisme ou parachèvement de nos souverainetés (politique, économique, monétaire et même culturelle) sans oublier l’approfondissement de la Démocratie, la justice sociale, l’amélioration de la gouvernance, la refondation institutionnelle…etc.
A la suite des autres régimes, qui l’ont précédé, le précédent pouvoir apériste a eu tout le loisir de nous édifier sur son positionnement en faveur de la dépendance néocoloniale en trahissant les idéaux des Assises nationales, qui regroupaient toutes ces problématiques si cruciales pour le devenir de nos Nations. Ils ont clairement affiché leur option pour le pillage de nos deniers publics, le clientélisme politique, le non-respect des droits et libertés et la soumission aux intérêts étrangers (économie extravertie, pérennisation du CFA, alignement sur la politique étrangère de l’Occident…).
Par contre, le camp patriotique dirigé par le PASTEF cherche résolument les voies et moyens de mise en œuvre d’un projet de transformation systémique, qui prenne le contrepied de toutes les antivaleurs ayant eu droit de cité jusque-là, dans notre pays.
Résultat des courses, les hommes du système néocolonial honni en voie de déchéance s’efforcent de réduire la date mémorable du 24 mars 2024 à une simple alternance au sommet de l’Etat.
Au même moment, le camp patriotique estime, que le changement de majorité correspond bel et bien à la mise en terre d’un projet autocratique avorté et au début d’une nouvelle phase de libération nationale et sociale.
Il leur appartient donc, au-delà des préoccupations purement électoralistes, de fixer le cap et de tracer des perspectives claires partagées par l’ensemble des forces acquises au projet de transformation systémique et dont le peuple devra impérativement s’approprier.
NIOXOR TINE
INFORMATION