DAFA DOY!!!............................................SEUK!!!!!!!!!!!!!!!!!
COUT DE LA VIE, CIRSE CASAMANÇAISE ET CANDIDATURE DE WADE
Dafa doy !
Par Bacary Domingo MANE
Dafa doy (ça suffit). C’est un véritable cri de cœur que le Mouvement Cioyen, dirigée par le Pr Penda Mbow, a lancé hier, lors d’une conférence de presse. La situation difficile du pays est à l’origine de la création de « Initiative dafa doy » dont les géniteurs sont les membres du Mouvement Citoyen. Pour ces derniers, le moment de la révolte a sonné pour changer leur situation qui est loin d’être une fatalité.
« La léthargie dafa doy ! Le fatalisme, dafa doy ! L’inertie dafa doy ! Nous n’en pouvons plus : « Dafa doy » ! ». ça suffit !
C’est le cri de cœur du Mouvement Citoyen, dirigé par le Professeur Penda Mboy et qui vient de lancer l’« Initiative dafa doy » (Initiative ça suffit !).
En conférence de presse hier, mercredi 5 janvier, dans un hôtel de la place, entourée des autres membres du Mouvement citoyen, dont le sociologue Souleymane Gomis, le Pr Penda Mbow, a indiqué les
trois objectifs de « Initiative dafa doy » : « le coût de la vie, la cirse casamançaise et la candidature virtuelle d’Abdoulaye Wade ».
Pour « Initiative dafa doy », le coût prohibitif de la vie, est tout simplement insupportable.
« Le Sénégal est un pays où la vie est devenue infernale en raison des coûts des denrées de première nécessité, la rareté de l’électricité, l’accroissement de façon exponentielle de la
misère. Les prévisions les plus optimistes parlent d’un taux de pauvreté qui avoisine les 65% de la population », martèle le Pr Penda Mbow. Pour elle, une seule évidence s’impose à nous : « la
pauvreté est massive au Sénégal pour reprendre l’expression du Président des Assises nationales », dit-elle.
Un repas sur trois
« Aujourd’hui les changements dans les habitudes alimentaires sont nets. D’un repas par jour à l’absence de repas quotidien, la confusion entre le petit déjeuner et le déjeuner pour les
plus chanceux (contraction des repas), la gamme est variée pour illustrer cette pauvreté que vivent les Sénégalais », fait remarqer la présidente du Mouvement citoyen.
Au-delà du salaire
Ainsi, les membres de « Initiative dafa doy », ont, à titre illustratif, fait des simulations, à partir du salaire d’un fonctionnaire qui gagne à peu prés 180 000 F CFA / mois. Et de
s’interroger : combien sont-ils, d’ailleurs, à avoir ce privilège de salarié ? « Ce salarié a besoin au moins de 600 000 F CFA pour disposer du minimum nécessaire. Où trouver la différence
? Question lancinante, en effet. Le salaire, en général ne sert qu’à payer une partie des dettes contracté durant le mois », souligne le numéro un de Mouvement citoyen.
Le peuple meurt à petit feu…
La situation des chômeurs et des gens qui travaillent dans l’informel est encore pire. « Si ce fonctionnaire qui a des revenus réguliers n’arrive pas à vivre, qu’en est t-il de ce
Sénégalais du secteur informel, du chômeur invétéré, du retraité, père de chômeur, de la femme sans revenus et qui doit donner à manger à ses enfants ? L’entrepreneur, le travailleur du
secteur informel ne font plus rien depuis que l’électricité est devenue une denrée rarissime, hors de portée et leurs affaires ont totalement périclité ! », souligne le Pr Penda Mbow
qui ajoute : « Le peuple se meurt à petit feu et nous n’avons pas le droit de continuer à regarder ce spectacle sans rien tenter ! ».
A cela s’ajoute le fait que « notre tissus industriel est laminé et les entrepreneurs comme le grand patriote Bara Tall sont démolis par l’Etat du Sénégal. Dès lors qui va créer des emplois
pour les milliers de jeunes et les pères de famille ? », s’interroge le Pr Penda Mbow.
27 ans de conflit, dafa doy !
Le conflit en Casamance a aussi retenu l’attention des membres de « Initiative dafa doy ». Pour eux, « la guerre dans la région Sud du Sénégal, Dafa doy ! 27 ans après le déclenchement du
conflit, nous nous interrogeons aujourd’hui sur l’identité du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) ». Et de s’interroger sur « ce que cache ce Mouvement, qui est-ce qui
est derrière ? Des Etats organisés ? Des réseaux de criminels ? Que de morts, de désolation avec comme illustration ultime, le naufrage du bateau, le Joola, l’assassinat d’hommes
politiques, de religieux mais aussi les nombreux citoyens anonymes morts et les victimes des mines anti-personnelles ! Le Sénégal se trouve ainsi, presque amputé de son grenier,
de sa belle région touristique ».
Une armée durement éprouvée
Quant à notre vaillante armée nationale, elle est, de l’avis de « Initiative dafa doy » , durement éprouvée. Après s’être inclinée Je devant la mémoire du jeune lieutenant Abdou Karim Boye et ses
7 autres camarades victimes d’une embuscade, en cette fin d’année 2010, la présidente du Mouvement Citoyen soutient que les « jeunes Sénégalais hésitent à s’engager pour assurer la sécurité du
pays, de la Nation. Dafa doy. Nous avons besoin de nos militaires pour encadrer les jeunes autour d’actions de développement, d’une éducation civique. Les morts des militaires se banalisent
: la conscience civique semble déserter peuple et ses autorités », délcare avec force le Pr Penda Mbow.
Les membres de « Initiative dafa doy », estiment « qu’il est temps d’organiser une conférence nationale sur la crise casamançaise pour en faire la priorité des priorités pour les Sénégalais ; ce
conflit n’a que trop duré et malheureusement, on a tendance à le banaliser. Dafa doye ! »
Maître : dafa doy !
La candidature de Me Abdoulaye Wade à la présidentielle de 2012 était aussi sur les lèvres des membres de « Initiative dafa doy ». Leur appel est clair : « Maître : dafa doy (Me Wade, ça
suffit !) »
Pour le Pr Penda Mbow, l’histoire retiendra que Me Wade fut le premier Président à être élu démocratiquement en Afrique. « Mais qu’avez-vous fait de ce capital exceptionnel qui aurait pu
transformer le Sénégal, moderniser notre société, mobiliser les énergies en nous inscrivant résolument vers l’émergence ? », s’interroge-t-elle. Pour sûr, « Me Wade a plutôt, préféré la
politique politicienne ; vous nous avez maintenu dans la médiocrité, laissé la corruption et les scandales se multiplier ; vous n’avez pas su vous élever pour bâtir les consensus absolument
nécessaires pour faire face aux énormes défis qui nous interpellent. Lorsqu’on vous y convie comme avec les Assises nationales, vous réagissez par des menaces ».
Attention à « l’Automne du Patriarche »
Mais les membres de « Initiative dafa doy » craignent, du fait de son entêtement, que Me Wade finisse comme le personnage de Gabriel Garça Marquez dans l’Automne du Patriarche. « Vos discours,
vos priorités, votre sens de la prodigalité nous laissent pantois et dubitatifs. Partageons –nous véritablement, les mêmes réalités ? Vous semblez de plus en plus vivre dans une bulle ! »,
déclare le Pr Penda Mbow.
Que retiendra l’histoire des 10 ans de règne de Wade ?
« Que retiendra l’histoire de ce règne de 10 ? Sûrement, le Monument de la Renaissance, le Fesman, les infrastructures qui se limitent de la Corniche. Ah nous oublions, les chantiers de Thiès.
Jamais, le Sénégalais n’a connu un avenir aussi incertain avec une école en crise, des emplois si rares, l’exclusion des 9/10 des Sénégalais qui regardent envieux, ces voitures rutilantes, ces
immeubles qui poussent comme des champignons mais dont on ignore tout, des propriétaires », s’interrogent les membres de « Initiative dafa doy ».
Pour le Pr Penda Mbow et ses camarades, « le Sénégal utile échappe aux Sénégalais à qui, on laisse les zones inondées, la désolation du monde rural, une situation de quasi famine, des taxes, des
impôts…ils n’en peuvent plus ! »
Wade n’a plus la force physique
« Maître, dafa doy car, vous n’avez plus la force de mobiliser les énergies ; vous devez aller vous reposer au Point E », martèle la présidente du Mouvement Citoyen. Ce n’est pas, dit-elle, en
proposant un palliatif que les choses vont s’arranger : « la Famille n’est pas préparée à assumer ce rôle et en plus, nous ne sommes pas dans une monarchie de droit divin ». Et d’ajouter : « Que
vous reste t-il à faire, par patriotisme ? Renoncer à vous présenter en 2012 et organiser des élections absolument transparentes ! »
Combattre le fatalisme
Pour les membres de « Initiative dafa doy », le citoyen doit en faire son bréviaire et combattre le fatalisme. « Il reviendra aux cadres de ce pays, aux intellectuels, universitaires d’assumer
leurs responsabilités, de tirer le citoyen vers la direction du progrès car, nous devons aujourd’hui créer les conditions d’une rupture profonde, d’une véritable révolution des mentalités,
créer une dynamique citoyenne à la base », disent-ils.
Retourner vers le peuple…
A cet effet, il nous incombe, selon « Initiative dafa doy », d’agir dans les quartiers, les villages, les hameaux, retourner vers le peuple. « L’idéal révolutionnaire ne doit pas déserter
complètement les élites. On ne bâtira pas ce pays sans générosité ; seul le renoncement à nos intérêts égoïstes, au confort de l’inaction, aux petites combines inscrira le Sénégal sur la liste
des pays magnifiés par tous les indices, indicateurs, évaluateurs. En tous cas, c’est ce que recommande la dignité, la morale », martèle le Pr Penda Mbow, avant d’ajouter : « Nous devons
combattre les effets dévastateurs de la corruption. Le temps de l’action est venu et il est possible d’agir de manières diverses ! ».
La démission des syndicalistes
Les membres de « Initiative dafa doy », ont fustigé le comportement des syndicats qui sont « devenus des organisations de séminaristes, enclins à participer à des réunions à Genève, à
Londres ou Nairobi s’ils ne se battent pas pour des élections de représentativité ». Pour eux, un syndicaliste « doit défendre le pouvoir d’achat des citoyens, les intérêts des travailleurs, de
la classe ouvrière, s’il en existe encore une dans ce pays. Si on supprimait, aujourd’hui les syndicats, cela ne changerait absolument rien à la situation du Sénégalais qui continuerait à se
débattre dans ses multiples difficultés de la quotidienneté ! «
Appel aux associations de consommateurs
« Quant aux associations de consommateurs, elles doivent, à notre avis, lutter pour préserver leur autonomie, renforcer leurs capacités en s’associant pour pouvoir convaincre les citoyens »,
souligne le Pr Penda Mbow.
Jonction de toutes les forces sociales
Pour les membres de « Initiative dafa doy », il est temps de faire la jonction entre les différentes forces sociales pour sauver l’hommo senegalensis, avant qu’il ne disparaisse à jamais,
dit-elle
« Il est absolument nécessaire que chacun se mobilise pour aider le peuple à ne pas se laisser aller au découragement, à la démobilisation. Quel que soient les difficultés, il
faut éviter de sombrer dans le défaitisme », déclare la présidente du Mouvement citoyen.
Se tromper de cible
Les membres de « Initiative dafa doy » ont remarqué, « qu’en dépit des nombreuses réflexions, les prises de positions dans les médias, autres wax sa xalat, le peuple affiche une attitude qui
frise parfois le danger : c’est le détachement voire l’indifférence ». Et « qu’on ne peut pas continuer à accuser les partis de l’opposition devant les souffrances et les manquements ».
Bagbo doit quitter le pouvoir
La situation de la Côte-d’Ivoire a retenu l’attention des membres de « Initiative dafa doy ». « Ce que Bagbo a fait est inqualifiable. On ne peut pas faire de la politique en éliminant
physiquement ses adversaires. Je demande aux amis de Bagbo de la raisonner. Il doit quitter le pouvoir », souligne le Pr Penda Mbow.
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