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LE BLOG DE NIOXOR TINE

L’ATTEINTE DES OMD PAR NOTRE PAYS PASSE PAR LA RESOLUTION DE LA CRISE SOCIALE DANS LE SECTEUR DE LA SANTE !

14 Avril 2011 , Rédigé par LE BLOG DE NIOXOR TINE Publié dans #POLITIQUE DE SANTE

 

HOGGY

Depuis des mois, la crise sociale, qui frappe le secteur de la santé, perdure.

Des  points de revendication significatifs mis en avant par le SUTSAS tournent autour de la signature du décret portant statut spécial des personnels des Etablissements Publics de Santé (EPS), le recrutement des agents communautaires, l'indexation de l’indemnité de risque au salaire, l'indemnité de logement, la généralisation de l’indemnité de responsabilité, l’allongement à 65 ans de l’âge de la retraite, la mise en œuvre des recommandations des Assises de l’Action Sociale …etc.

Le SAMES, syndicat des médecins, estime, que le secteur baigne dans un contexte de nomination sans critères à des postes  de responsabilité, ce qui compromet fortement la mise en œuvre des activités de santé. Ce syndicat se plaint aussi d’affectations arbitraires  de professionnels de santé en général et  des médecins en particulier, avec une campagne  notoire de liquidation des médecins aux postes de responsabilité.

Ainsi, il est convaincu que l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) relève de l’utopie, tellement le climat social continue de se dégrader dans le secteur de la Santé.

Comment ne pas remarquer la paralysie du système d’informations sanitaires, liée au mot d’ordre de rétention des informations sanitaires en cours, depuis plus de six mois, empêchant une maîtrise de l’évolution des indicateurs de santé contraignant les autorités sanitaires à une sorte de « navigation sans boussole »? Et que dire de l’accroissement de la dette hospitalière? Qu’en est-il de la négligence coupable dont sont victimes aussi bien la santé communautaire que les structures et agents qui s’y meuvent ? Que penser des redécoupages administratifs et des tripatouillages de la carte sanitaire, se traduisant par la création de nouvelles régions médicales et de nouveaux districts sans locaux ni moyens, sans oublier l’érection de nouveaux hôpitaux n’ayant pas toujours le plateau technique requis. Tout cela ne conduit-il pas à désarticuler le dispositif censé permettre l’atteinte des OMD ?

Lesquels objectifs sont du reste renvoyés aux calendes « libérales » par Modou Diagne FADA, qui a décidé d’adopter une attitude va-t-en guerre doublée d’une immaturité notoire, espérant pouvoir trouver une solution au conflit en dehors d’un véritable dialogue social. Ainsi, le gouvernement s’inscrit dans une stratégie irresponsable de pourrissement, qui risque de porter un coup fatal au système sanitaire, qui a déjà connu des périodes similaires à la fin des années 90, peu avant la survenue de l’Alternance.

Pour sa part, le P.I.T. appelle les dirigeants syndicaux à manier avec beaucoup plus de responsabilité le mot d’ordre de rétention de l’information sanitaire, à l’encadrer et à l’évaluer périodiquement. Cela, pour éviter la remise en cause des acquis de notre système sanitaire, acquis engrangés grâce à l’expertise et l’intelligence de milliers de travailleurs de la Santé et de  l’Action Sociale, particulièrement ceux officiant dans les zones rurales les plus éloignées. Dans un contexte de rareté des ressources et de gestion axée sur les résultats, les travailleurs doivent éviter de donner l’impression, qu’ils se désintéressent des questions liées à l’appui des Partenaires Techniques et Financiers et des O.N.G. ou à la culture du « rendre compte », qui ne concernent pas que les seules autorités gouvernementales.

Assurément, la crise du système hospitalier par exemple découle de pratiques de mauvaise gouvernance hospitalière induite par la mal-gouvernance, qui sévit au niveau des plus hautes sphères de l’Etat. Il y a certes le fait, que les subventions étatiques ne sont jamais à la hauteur du niveau d’activités, elles sont quasi-stationnaires depuis plusieurs années, malgré l’accroissement du volume des prestations et le renchérissement des coûts des intrants. Un autre sujet d’inquiétude a trait au fait que depuis le début de la Réforme, pratiquement aucun bailleur de fonds n’a accepté de financer les projets d’établissement des différents hôpitaux, ce qui est un indice probant de leur non-viabilité. 

Les organes de gestion, qui pèsent lourdement sur les finances de l’hôpital, semblent n’être là que pour la galerie. Nombre de responsables de services administratifs et financiers, d’auditeurs internes, de contrôleurs de gestion sont loin de jouer leurs rôles, contribuant ainsi à l’accumulation d’une dette hospitalière, dont le caractère litigieux a été mis en évidence par maints rapports de commissaires aux comptes et autres audits externes.

Le Conseil d’Administration, censé être l’organe de décision, outre qu’il s’apparente à une planque pour élus locaux et fonctionnaires retraités, n’a en réalité que très peu de poids face à un directeur, plus à l’écoute de directives gouvernementales et présidentielles, vidant ainsi de sa substance le nouveau statut des hôpitaux publics, auxquels la Réforme confère la personnalité juridique et l’autonomie de gestion.

Les dérives de la Réforme Hospitalière sont aussi liées à l’absence de contre-pouvoir véritable des travailleurs dans la plupart des Etablissements Publics de Santé. On assiste,  de plus en plus à l’émergence de syndicalistes affairistes en collusion avec la Direction de l’Hôpital et le Ministère de la Santé, étroitement  mêlés à des pratiques nébuleuses  dans la gestion de la direction (salaires surévalués et recrutements de complaisance…). Ils sèment la zizanie au sein du personnel, diffament certaines catégories de personnel et s’opposent au rétablissement dans leurs droits de travailleurs lésés.

Aussi convient-il d’appeler les différents syndicats, qui doivent revenir à leur véritable raison sociale, au respect strict des règles de démocratie interne et de bonne gouvernance, notamment, par :

-          l’organisation régulière, à date échue, des congrès ;

-          l’implication réelle de la base dans la définition des modalités de lutte syndicale trop souvent laissées à l’appréciation de secrétariats restreints et

-          la vigilance face aux conflits d’intérêts auxquels peuvent être exposés certains dirigeants syndicaux.

Du gouvernement, le P.I.T exige, qu’il examine avec sérieux et responsabilité, les revendications des travailleurs de la Santé. Il demande aux travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale de se réapproprier leurs organisations syndicales en se débarrassant de bonzes syndicalistes, plus enclins à entraver la lutte pour le respect des droits des travailleurs qu’à conduire des batailles pour la satisfaction de leurs revendications légitimes.

VIVE LA LUTTE LEGITIME DES TRAVAILLEURS DE LA SANTE !

NON A L’AFFAIRISME SYNDICAL !

VIVE LE PIT-SENEGAL !

DAKAR, LE 12 AVRIL 2011

LE SECRETARIAT DU COMITE CENTRAL

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