UN PROTOCOLE DE DIVERSION
La signature d’un soi-disant protocole d’accord entre le ministre de la santé et de l’action sociale, d’une part et l’alliance des syndicats autonomes (ASAS-AND GËSSËM) suscite moult interrogations.
D’abord le document en question (voir images ci-dessous), loin d’être un protocole, ressemble plutôt à un compte-rendu, qui relate des points dont certains datent de plus d’une décennie et fait le bilan d’étape des négociations inachevées entre les deux parties.
Nous n’avons pu y déceler qu’un seul point digne d’être considéré comme un acquis : il s’agit du relèvement des indemnités d’itinérance.
Le reste n’est qu’une énumération presque fastidieuse de décrets (présidentiels), ou traite de la problématique du reversement ou du reclassement d’agents d’une catégorie à l’autre, avec une propension à privilégier les formations en ligne plus lucratives pour certaines officines proches du Ministère.
Par ailleurs, on note des vœux pieux comme le remboursement de la dette de la CMU ou le paiement à date due des primes et motivations.
Quant à la question des points à incidence financière, pierre angulaire de la lutte syndicale dans notre pays, depuis la publication de l’étude sur le système de rémunération au sein de l’Administration publique sénégalaise, elle demeure intacte.
C’est ce qui rend cette cérémonie de signature du prétendu protocole suspecte car elle survient en pleine tourmente syndicale, au moment où les travailleurs de la santé et de l’action sociale s’apprêtent à lancer l’assaut final, pour arracher des acquis significatifs du même acabit que ceux obtenus par le mouvement syndical enseignant.
En faisant croire à l’opinion que des acquis significatifs ont été obtenus et que l’heure est à la décrispation dans le secteur de la santé, certains vieux chevaux de retour se comportent véritables chevaux de Troie du pouvoir au sein du mouvement syndical.
De notre envoyé spécial
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