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LE BLOG DE NIOXOR TINE

CINQUIEME ANNIVERSAIRE DE L'APR: LA FIN DE "L'ENFANCE POLITIQUE"?

1 Décembre 2013 , Rédigé par LE BLOG DE NIOXOR TINE Publié dans #POLITIQUE NATIONALE

5TH BIRTHDAY

CINQUIEME ANNIVERSAIRE DE L'APR: LA FIN DE "L’ENFANCE POLITIQUE″ ?

“Il faut guérir de l’enfance ou se décider à mourir”. Gérard Pussey


Vingt mois après son accession au pouvoir, l’APR, sorti affaibli de plusieurs maladies infantiles (course aux strapontins, exclusivisme, transhumance, opportunisme) est en train de fêter le cinquième anniversaire de sa fondation.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les militants de ce parti-champignon, né dans les décombres de la mal-gouvernance wadiste, sont encore loin de faire preuve d’homogénéité idéologique et de maturité politique. Il est pourtant plus que temps, pour les militants de l’APR et leurs alliés de la Coalition Macky 2012 de sortir de leur « royaume d’enfance » ! C’est vrai qu’on ne peut s’empêcher de se faire du souci pour cette formation politique en gestation, qui brille par son immaturité et la puérilité de sa démarche, contrastant d’ailleurs avec  le style sénile de notre précédent président.

En effet, il ne fait aucun doute, que le président Macky Sall, arbitrairement et injustement « remercié » par le président Wade, a miraculeusement hérité du strapontin présidentiel, non de par ses seules qualités de stratège politicien surdoué, mais plutôt à la faveur d’une dynamique citoyenne, des plus exemplaires. Celle-ci avait, en effet, été initiée par des partis politiques d’opposition et des organisations de la société civile et sera ensuite amplifiée par les révoltes citoyennes, qui ont culminé le 23 juin 2011. Elle se poursuivra jusqu’à la veille du premier tour du scrutin présidentiel de 2012 et connaît malheureusement depuis lors, une pause "inexplicable" mais certainement momentanée.

C’est ainsi que la voie du renouveau démocratique et institutionnel était toute tracée pour la coalition Bennoo Bokk Yakaar et les organisations de la société civile, qui s’étaient accordé, lors des Assises Nationales sur les causes profondes des dysfonctionnements du système politique sénégalais, depuis l’indépendance formelle de 1960. Le candidat de la Coalition Macky 2012, va d'ailleurs apporter sa caution à ce diagnostic précis et approprié, en signant la Charte de Gouvernance Démocratique, durant l’entre-deux-tours de la présidentielle de février-mars 2012.

Il est dès lors incompréhensible que cette base programmatique n’ait pas été mise à profit pour élaborer une feuille de route partagée par l’ensemble des parties prenantes. Comment alors s’étonner des tiraillements entre coalitions alliées mais concurrentes, des désaccords entre le Président et des conseillers qu’il s’est lui-même choisis ?

Mais le plus grave, c’est l’absence de rupture programmatique avec maintien des mêmes pratiques politiques décriées par les démocrates sincères depuis des décennies. Il en est ainsi du maintien du présidentialisme obsolète, des velléités de mise en place d’un nouveau Parti-Etat à cause du cumul des fonctions de président de la République et de secrétaire général d’une formation politique, sans oublier la nomination d’un homme politique partisan au Ministère de l’Intérieur.

Concernant la marche de l’Etat, le Président de la République, au lieu de tabler sur l’inestimable potentiel des réflexions issues des Assises Nationales, cherche à en atténuer la portée, car ne voulant aucunement changer le système vicieux, que le peuple sénégalais a rejeté aussi bien en 2000, qu’en 2012. Nous pouvons citer, à titre d’illustration, la mise sur pied d’une Commission Nationale de Réforme des Institutions, dont le caractère superfétatoire n’est plus à démontrer, le fameux Acte III de la Décentralisation, dont l’appropriation par les élus locaux a été irrémédiablement compromise par son approche extravertie et ″top-down, ou enfin le fameux Plan pour un Sénégal Emergent inspiré par des ″consultants-mercenaires″ prêts à vendre leurs scénarii virtuels aux plus offrants!

Il est symptomatique, à cet égard, que dans le cadre de l’élargissement de la majorité présidentielle, on fasse appel à des dinosaures senghoriens,  des apparatchiks dioufistes, le tout agrémenté par des manifestations du Béjart Ballet, nous rappelant un passé qu’on croyait à jamais révolu !

En réalité, qu’il s’agisse de Bennoo Bokk Yakaar ou d’une future “Alliance pour la Majorité Présidentielle”, le fond du problème est de déterminer ensemble les objectifs politiques recherchés. S’agit-il de mener à bien le processus d’approfondissement de la démocratie, préalable à toute ambition visant une émergence économique ou d’assurer la victoire électorale de l’APR aux prochaines élections locales avant la cruciale élection présidentielle de 2017 ? Beaucoup de responsables de l’APR penchent de plus en plus pour le second terme de l’alternative, à savoir un deuxième mandat pour le Président.

A preuve, les injonctions (ou les menaces à peine voilées) faites aux partis alliés pour qu’ils renoncent à leurs ambitions présidentielles en 2017. Que de chemin à parcourir d’ici là ! En attendant, le peuple sénégalais, malgré la complaisance d’une société civile amadouée, le manque d’un contrepoids syndical fort et cohérent et un tapage communicationnel des plus assourdissants, peine à constater une quelconque amélioration de son pouvoir d’achat, une plus grande accessibilité aux services sociaux de base, une amélioration de la qualité du service public, un assainissement des mœurs politiques ou un début de refondation institutionnelle…

En attendant le sixième anniversaire de l’APR, pour voir ce qu’il en sera !!!!!! INCH’ALLAH !!!

 

NIOXOR TINE

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