Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE BLOG DE NIOXOR TINE

Entretien Avec Alioune Tine – « Le M 23, Pour La Tabaski, Rassure Les Sénégalais … »

5 Novembre 2011 , Rédigé par LE BLOG DE NIOXOR TINE Publié dans #POLITIQUE NATIONALE

 

 

ALIOUNE_TINE1.jpg  Entretien Avec Alioune Tine – « Le M 23, Pour La Tabaski, Rassure Les Sénégalais … »

Le M23, par rapport à l’ultimatum donné le jour de la Tabaski, au Président Wade, rassure les Sénégalais. Selon son coordonnateur, Alioune Tine, ceux qui attendent le M 23 sur le chemin de la violence et qui ont vite fait de qualifier l’Aïd El Kabir de « Tabaski de tous les dangers », seront déçus. Le combat du M23 est « inscrit dans la légalité et dans le cadre démocratique et pacifique ». Dans cet entretien, Alioune Tine se prononce sur la situation du pays et la candidature de Bennoo Siggil Senegaal.


Comment vous analysez la situation politique actuelle du pays ?

La situation politique actuelle, fondamentalement caractérisée par un système qui est le modèle hyper présidentialiste dans lequel nous sommes et qui, de plus en plus, glisse vers une « monarchisation » du pouvoir. En réalité, c’est ce qui explique, d’ailleurs, l’inflation de candidatures issues de partis politiques, des mouvements citoyens et des candidatures individuelles.

Premier problème : C’est ce paradoxe : on a l’impression, d’un côté, d’assister à la fin du messianisme politique, et de l’autre, à la persistance de la culture présidentialiste. Car, on ne peut pas comprendre qu’après les assises et l’option d’un régime parlementaire, que l’enjeu continu à se focaliser sur la candidature à la présidentielle.

Deuxième problème, c’est que pour la première fois, un président de la République prend le risque grave d’une rupture unilatérale et délibérée de notre pacte républicain, en s’engageant, à près de 90 ans, dans une candidature reconnue inconstitutionnelle par lui-même et l’ensemble des constitutionnalistes Sénégalais qui se sont prononcés sur la question. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il y a péril en la demeure, avec le risque de faire sauter le verrou démocratique francophone qui est le Sénégal, dans une sous-région très vulnérable aujourd’hui avec la situation des deux Guinées, en Mauritanie, au Niger, au Burkina, et j’en passe.

Troisième problème : Comment définir l’ordre de priorités face à la question nationale qui est la candidature inconstitutionnelle de Me Wade et face aux intérêts partisans et aux ambitions individuelles ?

Mais quelle est donc la position du M 23 par rapport à toutes ces questions qui agitent le pays ?

Nous nous pensons que face à ces questions d’actualité brulante par rapport à un tournant historique majeur où tout échec est interdit, il revient à chaque acteur et à chaque citoyen de jouer pleinement son rôle pour assurer la stabilité, la paix et la garantie d’une continuité de nos institutions. Car aujourd’hui, il faut bien reconnaître que le débat national qui aurait pu permettre aux gens de décliner les visions et les programmes, est totalement plombé par, bien entendu, la grande question nationale sur l’inconstitutionnalité de la candidature de Me Wade et les péripéties liées au choix d’un candidat de l’unité et du rassemblement à Bennoo.

La société civile également est interpellée au premier chef, parce que dans toutes les situations de crise de cette nature, c’est elle qui doit être d’abord au premier plan et doit user de toutes les ressources pour que s’opèrent les changements positifs auxquels aspirent les citoyens. Cela a été le cas dans les changements majeurs espérés dans les pays de l’Est dans les années 90 et c’est le cas, actuellement, avec le Printemps Arabe. Il est nécessaire, dans la période actuelle, que l’on aborde et approfondisse le rôle de la société civile.

Qu’est-ce que vous attendez de Me Wade, en cette vieille de Tabaski ?

Pour nous, le rôle essentiel, en cette veille de Tabaski, susceptible de garantir la paix, la stabilité et la continuité de nos institutions démocratiques, revient au président de la République, Me Abdoulaye Wade. Dieu fasse que ce jour béni de la Tabaski lui permette de prendre du recul et de la hauteur pour sortir le pays de la détresse profonde, en retirant sa candidature et en désignant son successeur comme candidat en février 2012.

Quid des religieux et des acteurs politiques ?

Le rôle des religieux, qui exercent une influence, est de saisir également ce jour béni pour appeler à la paix et surtout appeler le président de la République Me Wade à la raison. Les acteurs politiques, de façon générale, doivent, pour une fois, tout sacrifier pour l’intérêt national, c’est-à-dire, la paix, la stabilité et la continuité des institutions de la République.

Où est-ce que vous en êtes avec l’ultimatum donné au Président Wade, puisque nous sommes à quelques heures de la Tabaski ?

Le M 23, pour la Tabaski, rassure les Sénégalais. Son combat est inscrit dans la légalité et dans le cadre démocratique et pacifique.

Pour les jours à venir, nous prévoyons de poser des jalons essentiels dans la lutte que nous menons depuis le 23 juin.

Selon des sources bien informées, le M 23 serait en train de travailler sur une résolution nationale dans laquelle sont consignés des arguments d’inconstitutionnalité de la candidature de Me Wade. Est-ce que vous confirmez l’information ?

Je la confirme. Nous avons terminé la rédaction d’une Résolution Nationale, qui est dans un processus de validation par tous les leaders du M 23. Le document sera présenté à l’opinion nationale et internationale, à l’occasion d’une conférence de presse, en présence de tous les leaders qui vont le signer. Il sera ensuite traduit dans les langues nationales et proposé à la signature de tous les Sénégalais et également à la diaspora. Cette Résolution Nationale sera publiée dans la presse nationale, africaine et mondiale : par exemple au journal Le Monde et à Herald Tribune.

Nous prévoyons des manifestations pacifiques pour remettre ce document aux différentes autorités de la République, des ambassades et des consulats, et également à tous les chefs religieux de ce pays, toutes confréries et confessions confondues.

Commenter cet article