INTERVENTION DE L’OTAN EN LIBYE : SARKO'S CRAZY WORLD !
INTERVENTION DE L’OTAN EN LIBYE : CRAZY WORLD !
On ne peut certes manquer de se réjouir de la chute de dictateurs tels que Saddam Hussein et Kadhafi, qui auront opprimé leurs peuples, de longues années durant ! De plus, il s'avère difficile d'expliquer aux citoyens des pays envahis, qu’ils doivent renoncer à une liberté illusoire, apportée par une Coalition de pays capitalistes, plus caractérisée par le cynisme que le désintéressement !
UNE INGERENCE INADMISSIBLE !
Les interventions impérialistes dans des pays souverains sont inacceptables dans leur principe. Elles découlent de la prise en otage, par les pays occidentaux du Conseil de Sécurité de l’ONU, kidnapping facilité par la disparition des régimes socialistes dans les pays de l’Est européen, pays qui, malgré leurs limites, arrivaient très souvent à contrecarrer les excès des puissances occidentales. Néanmoins, le plaidoyer en faveur de la démocratie (absence de libertés, non-respect des droits de l’Homme…) servi par les cercles impérialistes occidentaux à leurs opinions publiques et à leurs parlements, même s’il relève de l’hypocrisie pure et simple, peut élargir la marge de manœuvre des forces démocratiques de notre continent pour combattre la politique menée par de nombreux dirigeants africains, adeptes de la violence politique, de la mal-gouvernance et du pillage du patrimoine national, en vue d’inscrire la vie sociopolitique dans le cadre du respect des libertés civiles et démocratiques et des règles du jeu constitutionnelles.
LONGEVITE AU POUVOIR ET PERENNISATION DE L’INJUSTICE SOCIALE
La longévité au pouvoir de plusieurs dirigeants africains est certes hors de saison, les pays avancés optant de plus en plus pour une limitation de mandats, dont la durée varie entre 4 et 5 ans, à deux. Mais un autre aspect, qui revêt une plus grande importance, est la question des classes sociales qui bénéficient de la politique mise en œuvre. Si un pays comme les Etats-Unis peut être cité comme exemple en matière de gestion du nombre et de la durée des mandats, on ne peut malheureusement que constater la continuité de l’injustice sociale due aux recettes libérales, que l’élite politique (conservateurs et républicains confondus), met en œuvre depuis des siècles pour maximiser les profits du Grand Capital et dont les couches populaires ont toujours été et demeurent les principales victimes.
DROITS DE L’HOMME ET SITUATIONS D’EXCEPTION
Dans le même ordre d’idées, le non respect des droits de l’homme n’est pas l’apanage des pays du Tiers Monde. Il faut se rappeler la remise en cause brutale des libertés civiles constatées, chaque fois que les dirigeants des pays occidentaux ont pensé se trouver dans une situation d’exception. Ce fut le cas, après les attentats du 11 septembre 2001, avec le vote, à l’époque, du « Patriot Act », qui avait considérablement accru les pouvoirs du Président en matière d’écoute téléphonique ou d’espionnage sur Internet. Plus récemment en Grande-Bretagne, après les émeutes populaires occasionnées par la politique de réduction drastique des budgets sociaux, il a été envisagé d’interdire l’accès des réseaux sociaux à de prétendus émeutiers, sans oublier les campagnes nationales de délation, les menaces de retrait des avantages sociaux et des peines de prison disproportionnées par rapport aux faits reprochés, à l’encontre de citoyens ulcérés par la politique ultra-libérale du despotique Cameron.
LES VRAIES RAISONS DE L’IMPLICATION DE L’OTAN
Horrifiés par les bombardements supposés du tyran Kadhafi contre ses propres concitoyens, certaines personnes de bonne foi ont pu penser qu’il s’agissait pour Sarkozy et ses complices anglais et américains, de libérer un peuple opprimé. Or, la guerre n’étant pas encore finie, l’intrépide dictateur narguant encore les "vampires occidentaux", on assiste déjà à une ruée échevelée des compagnies pétrolières occidentales vers l’or noir. En effet, depuis Lundi dernier, le ministre italien des Affaires Etrangères a déclaré à la télévision nationale italienne, que « la compagnie pétrolière italienne ENI jouera, à l’avenir, un rôle de premier plan dans ce pays d’Afrique du Nord ». Il ajoutera même que « des techniciens d’ENI étaient déjà en chemin en direction de la Libye orientale pour redémarrer la production », allégation finalement démentie par ENI. Les plus grands producteurs de pétrole en Libye avant l’éclatement du conflit, à savoir ENI, la British Petroleum, Repsol d’Espagne et OMV d’Autriche espèrent bien gagner encore plus, une fois le conflit terminé. En effet, le colonel Kadhafi s’est toujours avéré être un partenaire fantaisiste pour les compagnies pétrolières internationales, augmentant les prix et les taxes ou posant d’autres exigences. C’est pourquoi, le prochain gouvernement des « rebelles parrainés et télécommandés», avec des liens étroits avec leurs mentors de l’OTAN, devra être un partenaire plus coopératif à l’égard des nations occidentales.
UNE CAMPAGNE DE DESINFORMATION
Il devient de plus en plus patent que les reportages diffusés par les medias occidentaux, font dans la désinformation, en ce qu’ils n’ont jamais montré de vrais combats mais plutôt des montages grossiers pour crédibiliser la prétendue guerre de faux rebelles mais vrais pitres, maladroits et empotés, soutenus par les redoutables bombardiers de l’OTAN et des militaires professionnels au sol provenant du Qatar ou des pays occidentaux. Cette campagne a connu son point culminant avec l’épisode de la fausse arrestation de Seïf Al Islam.
UN CONSEIL DE SECURITE PRIS EN OTAGE
La facilité avec laquelle le Conseil de Sécurité avalise les lubies les plus insensées des dirigeants occidentaux commence à inquiéter les peuples du monde.
Pour la Côte d’Ivoire, il s’était agi d’un processus assez long, qui s’etait étalé sur plusieurs années et auquel le gouvernement ivoirien avait participé jusqu’au moment où il a voulu perpétrer son hold-up électoral. Par contre, pour la Lybie, on ne peut se départir de la désagréable impression qu’il s’agissait avant tout pour Sarkozy, de se rattraper après les gaffes commises lors des révolutions printanières de Tunis et du Caire, mais aussi d’accéder au pétrole libyen, dont la qualité est tant exaltée et qui constitue une part importante de ses importations de pétrole.
Le droit d’ingérence humanitaire, dont l’ancien ministre français des Affaires Etrangères, Alain Kouchner fut l’un des ardents défenseurs, trouve son origine dans le souci de protéger les convois humanitaires, dans des pays en crise, pour soulager des populations en situation de détresse. On peut également concevoir qu’un peuple opprimé puisse demander assistance à des puissances étrangères, surtout quand il est réprimé par des moyens non conventionnels et disproportionnés lors de protestations pacifiques. Il demeure néanmoins fondamental de s’entourer de garanties, quant aux motivations profondes de ces puissances prétendument philanthropiques!
UNE FORTE ODEUR DE PETROLE !
Or à quoi assistons nous, depuis bientôt deux décennies ? Après la première guerre de Bush père contre l’Irak, certains stratèges américains, tels que Zbigniew Brezinski, avaient pressenti, que le contrôle de l’Asie Centrale avec ses vastes réserves de pétrole était une condition sine qua non du maintien de la primauté globale des Etats-Unis. Il y a eu ensuite la théorie du pic pétrolier (peak oil theory) qui semble expliquer la deuxième invasion de l’Irak par Bush fils. De fait, les compagnies pétrolières disposent de moins en moins de gisements, et la probabilité d'en découvrir de nouveaux est de plus en plus réduite. Tout cela risque de nous conduire vers une nouvelle crise mondiale – la fin dramatique du pétrole bon marché– qui est imminente.
Comment, dans ces conditions, faire confiance à des pays occidentaux pour ce qui est de libérer les Libyens de la tyrannie, eux qui dans un passé plus que récent, se bousculaient auprès « du dictateur terroriste » à Tripoli, à la recherche de pétrole et de contrats juteux?
TOUT LE MONDE DOIT REVENIR A LA RAISON !
La communauté internationale doit trouver de nouveaux mécanismes pour venir en aide aux peuples victimes de régimes dictatoriaux. Cela implique la mise en place d’un Observatoire Mondial des Libertés et de la Démocratie, indépendant de tout gouvernement et de tout groupe de pression, qui disposera d’une armée autonome et de fonds spéciaux.
Il va sans dire que les ressources nationales (minières, pétrolifères…etc) des pays en crise devront être mises hors de portée des pillards occidentaux !
NIOXOR TINE
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