POINT DE PRESSE DU GROUPE DE RESISTANCE DU SUTSAS
DECLARATION LIMINAIRE DU POINT DE PRESSE DU GROUPE DE REFLEXION ET DE RESISTANCE POUR LA SAUVEGARDE DU SUTSAS DU 1er OCTOBRE 2013
Depuis le 7e congrès du SUTSAS en Avril 2007, notre groupe, composé de militants opposés à la ligne déviationniste, travaille à faire revenir le SUTSAS à sa ligne originelle de syndicat autonome, responsable et combatif. Autant de valeurs, qui ont façonné ce syndicat et ont commencé à se flétrir sous les assauts répétés des syndicalistes déviationnistes, qui se sont accaparés du SUTSAS et en ont fait leur business.
Notre combat pour la rénovation syndicale a connu plusieurs étapes. Après une première phase de dénonciation et d’alerte, nous avons réalisé la deuxième phase d’information et de sensibilisation. Aujourd’hui, nous entamons la phase de l’engagement conscient et actif.
Dans cette démarche, nous avons proposé à la signature des militants une motion de défiance à l’encontre des nouvelles instances, nous avons rencontré des groupes de militants, nous avons pris contact avec d’anciens dirigeants du SUTSAS, nous avons ouvert un blog dénommé ‘’sauverlesutsas2012.wordpress.com’’. Enfin, nous organisons, aujourd’hui ce point de presse pour poser ce troisième jalon, qui va consister :
- à densifier notre groupe,
- à mettre en place le comité de pilotage et
- à organiser le congrès de la rupture et de la rectification.
C’est pourquoi nous demandons à l’opinion, aux militants du SUTSAS et au mouvement syndical progressiste d’analyser avec objectivité la trahison, par les dirigeants actuels du SUTSAS, des objectifs de notre syndicat et de réfléchir sur la mort de la démocratie interne.
Ceci permettra de mieux comprendre l’action que nous menons, au nom des intérêts du syndicalisme authentique, pour la défense des intérêts des militants, des populations et du système de santé.
Cela, dans le souci d’éviter les errements du mandat 2007-2012, marqué par des simulacres de grèves et des mises en scène fortement médiatisées, qui n’ont permis d’engranger aucun acquis mesurable et essentiel.
Les mots d’ordre de grève coïncidaient curieusement avec les remaniements ministériels, pour impressionner le nouvel arrivant et l’amener à considérer avec bienveillance la plateforme syndicale au nom du maintien ‘’d’un climat social apaisé’’, en droite ligne du fameux syndicalisme de développement.
Par ailleurs, le manque de démocratie interne et la déviation des processus décisionnels nous ont valu, entre autres infortunes, le scandale dénommé Namora, ce machin appelé « convergence SUTSAS/SAS» et ces plateformes sans pertinence défendues par des mots d’ordre fantaisistes, sans stratégie réelle et pertinente.
C’est également ce manque de démocratie qui a produit le congrès de la honte des 22 et 23 décembre 2012, politisé à outrance, tenu à « guichets fermés», sous haute surveillance des gros bras du SAS, pour en exclure tous les présumés opposants, qui risquaient de mettre du sable dans la machine de magouille de l’équipe dirigeante du SUTSAS.
Après un long cheminement avec le régime du président Wade, marqué, sinon par une complicité avérée, tout au moins, par une collusion objective, aujourd’hui, l’enjeu est d’entrer dans les bonnes grâces du gouvernement du Président Macky Sall et de son ministre de la santé. D’où cet empressement à donner des gages par la levée de ce mot d’ordre de rétention de l’information.
Ainsi le SG du SUTSAS s’est mis à nu en démontrant à souhait que seuls ses intérêts comptent. A preuve, certaines structures du syndicat font aujourd’hui de la résistance face à la levée de ce mot d’ordre, lequel a été levé par le BEN et non par le CEN, qui est le seul organe de décision en dehors du Congrès. Loin de nous l’idée de soutenir la rétention de l’information sanitaire par rapport à laquelle, nous avions des réserves. Mais nous sommes très attachés au processus de prise de décision et au respect des principes démocratiques.
Saurait-il en être autrement, si dans le SUTSAS d’aujourd’hui, il n’y a qu’une seule constante ?
Pour justifier la levée du mot d’ordre, la direction du SUTSAS a prétendu avoir obtenu 28 points de satisfaction sur 29. On peut se faire une idée de la véracité de ces assertions, en répondant aux questions suivantes :
ü Y a-t-il eu l’élargissement de l’indemnité de responsabilité aux autres corps du Ministère de la Santé et de l’Action sociale ?
ü Est-ce qu’il y a un seul agent de santé qui bénéficie de l’indemnité de logement, dans la Fonction Publique ?
ü Qu’en est-il des ICP et autres ayant-droits qui ne reçoivent pas leur indemnité mensuelle d’itinérance, depuis plus de 10 ans ?
ü Après le relèvement du niveau de recrutement des IDE et SFE, à quand l’harmonisation au sein des corps concernés ?
ü La gestion du personnel (commission de redéploiement, commission des bourses, de pèlerinages…etc.) se fait-elle de manière démocratique ?
ü Depuis la réforme de 1998, est ce qu’on a procédé à la signature du statut du personnel des EPS ?
La réponse à toutes ces questions est évidemment négative.
Ce ne sont là que quelques exemples des soi-disant acquis, qui ne trompent que leurs propres inventeurs. C’est d’ailleurs pour cette raison que les délégués au dernier « Congrès » du SUTSAS ont catégoriquement refusé la levée du mot d’ordre de rétention de l’information sanitaire. Nous en voulons pour preuve le séminaire tenu à Mbour.
Finalement, moins de deux mois après, telle une pirouette monsieur le SG décide de lever son mot d’ordre sans négociation, sans protocole. A l’heure actuelle, il est question, pour certains dirigeants du SUTSAS, de monnayer la restitution des données sanitaires contre des espèces sonnantes et trébuchantes !
Prenant en compte la levée du mot d’ordre en rangs dispersés et l’absence de note ministérielle pour organiser la restitution des données, chaque partenaire use de subterfuges pour entrer en possession des informations sanitaires.
L’objectif de notre combat syndical est de lutter en toute légalité, en toute légitimité, en toute loyauté et en toute responsabilité pour la défense de nos intérêts matériels et moraux, en faisant preuve d’élégance, en tous lieux et en tous temps.
C’est pourquoi, nous déplorons ces pratiques dignes de bandits de grand chemin, car faisant fi d’un minimum de déontologie syndicale.
Au vu de tout ce qui précède, nous dénions toute légitimité à la nouvelle direction issue du pseudo-congrès de décembre dernier et nous interrogeons sur les questions suivantes :
1. Comment Mr Mballo Dia Thiam a-t-il pu se présenter à un troisième mandat alors que le congrès démocratique de juin 2003 avait bloqué le nombre de mandats au maximum à deux ?
2. Mais plus grave encore, comment, le secrétaire général (militant sans base) a-t-il pu être désigné délégué au congrès du SUTSAS sous la bannière des « préventionnistes », alors que dans la dernière période, il a servi comme chef du Service Administratif et Financier dans trois établissements publics de santé différents ?
3. Comment un militant, le SG de la sous-section de HOGGY, premier responsable de sa sous-section, qui a prouvé son leadership dans sa structure, candidat déclaré au poste de secrétaire général du SUTSAS a-t-il pu être privé de congrès, interdit d’accès à la salle, où se tenaient les travaux par des nervis à la solde de ″l’empereur à vie du SUTSAS″ ?
4. Monsieur Mballo peut-il nous expliquer, comment une région comme Diourbel qui représente 5 % des effectifs du ministère de la santé (soit environ 700 agents), peut-elle vendre 675 cartes sur les 5604 déclarées soit 12 % des cartes de membres qui ont servi à l’organisation de ce congrès.
5. Comment un syndicat fondé sur les principes de démocratie, où le respect de liberté d’opinion et d’expression ainsi que le libre jeu de la démocratie sont garantis, comment disions-nous, un tel syndicat peut-il organiser un congrès sans débat contradictoire, un congrès à huis clos ? Ceci, plus de 20 ans après la chute du mur de Berlin et ici sur cette terre de démocratie appelée Sénégal…
6. Nous aimerions que Mr Thiam nous éclaire sur le fait qu’un congrès du SUTSAS puisse être estampillé « congrès convergence SUTSAS-SAS ». En fait, c’est quoi même ce machin-là appelé « convergence» ? Quel est son statut, quelle est l’instance de décision qui l’a créé ou entériné ? Le SUTSAS est-il aphone au point de s’attacher un MC, secrétaire général d’une autre organisation, pour porter sa voix ?
7. Qu’est ce qui explique la rétention des cartes du SUTSAS, depuis 2009, dans une zone comme le district de Mbao, réputé être un fief du syndicat avec des militants connus pour leur fidélité et leur combativité ?
A compter de ce jour, notre combat est de :
- secouer les consciences anesthésiées au sein de notre syndicat et orienter les énergies vers des objectifs pertinents et partagés ;
- remobiliser les militants pour la restauration de la démocratie interne en vue du rétablissement d’une gouvernance syndicale vertueuse tournée vers la défense exclusive des intérêts des travailleurs et des populations et du système de santé et d’action sociale;
- restaurer le respect dû à la première force syndicale du secteur de la santé et de l’action sociale ;
- rétablir des vertus d’honneur et de dignité qui ont toujours sous-tendu l’action des pères fondateurs de notre syndicat.
Quant aux défis à relever, ils consistent à :
- Rendre au SUTSAS ses lettres de noblesses,
- Nettoyer le syndicat des brebis galeuses, qui en ont fait une chasse gardée et qui tels, des affamés se régalent avec leurs quotas de pèlerins, de bourses, etc… ;
- Faire de la place aux jeunes, les seuls à pouvoir apporter un souffle nouveau à notre syndicat ;
- Refuser de cautionner cette mascarade de congrès;
- Rétablir enfin, le droit en respectant notre statut au lieu d’accepter le fait accompli.
Nous aimerions, pour finir, évoquer la crise de l’UNSAS, qui n’est que le reflet de la mal-gouvernance qui sévit en général au niveau des syndicats de base.
Vive le SUTSAS Authentique !!!
Vivement pour l’instauration d’un syndicalisme novateur, démocratique et combatif !!!
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