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LE BLOG DE NIOXOR TINE

LOCALES 2009 : VERS LA DEFAITE POLITIQUE DE LA « DYNASTIE » DES WADE

7 Mai 2009 , Rédigé par nioxor_tine Publié dans #CHRONIQUE DES COLERES CITOYENNES

LOCALES 2009 : VERS LA DEFAITE POLITIQUE DE LA « DYNASTIE » DES WADE

 

         Au moment où le pouvoir libéral amorce la dernière ligne droite menant vers sa décadence et sa déchéance ultimes, il n’en continue pas moins d’user de ses vieilles recettes consistant à manœuvrer et à se servir de l’appareil d’Etat pour neutraliser des adversaires, qui risquent de lui disputer l’électorat traditionnellement acquis à la mouvance libérale. En témoigne la cabale organisée contre l’ancien directeur de campagne du candidat Wade aux élections présidentielles de février 2007, ex-premier ministre et ex-président d’une Assemblée, dont la naissance était frappée, dès le premier jour du sceau de l’illégitimité.

         S’il est une leçon à retenir de la disparition du président Mamadou Dia, auquel nous rendons un hommage sincère, c’est bien qu’il a eu le courage politique de procéder à une autocritique franche, contrairement non seulement aux différentes composantes de la famille socio-démocrate, si pressées de revenir aux commandes de l’Etat sénégalais, mais aussi aux anciens Premiers Ministres du Président Wade, dont on n’arrive pas toujours à déterminer, si leurs divergences d’avec leur ex-mentor sont d’ordre crypto-personnel ou relèvent de désaccords profonds et substantiels sur la conduite des affaires de l’Etat sénégalais.

         Le dernier communiqué du gouvernement sur la situation scolaire, venant à la suite de l’admirable lutte des imams de Guédiawaye et des légitimes revendications de la jeunesse kédovine est révélateur de l’état d’esprit du gouvernement libéral qui semble se replier sur la défensive, reconnaissant aux partis d’opposition, que le président n’hésitait pas, il n’y a guère longtemps,  à qualifier de poltrons et de couards, l’initiative de luttes sociales si importantes qu’elles méritent d’être traitées en conseil des ministres.

         La bienveillance dont bénéficiait le pouvoir libéral au niveau du peuple sénégalais, s’est volatilisée face à une  situation sociale dramatique, occasionnée par un état de quasi-banqueroute financière, essentiellement due au train de vie dispendieux de l’Etat et aux coûts exorbitants induits par un clientélisme politique onéreux. L’ampleur du dérèglement des finances publiques, se manifestant entre autres par une colossale dette intérieure remet au goût du jour les plans d’ajustement structurel de triste mémoire !

         Dans le même temps, le pouvoir libéral acculé se voit contraint de dévoiler les mécanismes de transmission illégale du pouvoir à un héritier politique illégitime, mécanismes contre lesquels des secteurs de plus en plus larges du pouvoir libéral émettent les plus sérieuses réserves. C’est ainsi que se développent des scissions et de nouveaux courants aux dépens du parti libéral dominant, qui se trouve  dans l’incapacité d’absorber de nouvelles forces mises à disposition par de vieux complices discrédités et censées le fortifier. Les multiples listes parallèles et autres mouvements de défiance que ce soit à Diourbel, Oussouye ou aux Parcelles Assainies sont là pour attester, qu’au-delà des chapelles politiques, le Sénégal qui a connu plusieurs Républiques dans la période pré-coloniale (au Fouta, chez les Lébous…), n’est pas prêt pour accepter l’instauration d’une nouvelle dynastie, dont le seul mérite aura été de faire reculer notre processus démocratique de plusieurs décennies, de défigurer notre Constitution et de mettre les finances publiques dans un état lamentable !

         Les prochaines élections locales de mars 2009 offrent à l’opposition l’occasion d’une « dernière confrontation démocratique » avec le pouvoir libéral, dont les sénégalais ont fini de se détourner. Il faudra donc, après la tenue d’élections régulières, tirer toutes les conséquences politiques d’une défaite politique du pouvoir libéral.

         Cela induit en premier la recherche de consensus forts au sein de la classe politique, mais aussi de la société civile tels qu’ils pourront émerger des Assises Nationales (regroupant l’ensemble des forces vives de la Nation, à l’exclusion du pouvoir libéral et de ses satellites) sur la voie d’un gouvernement de transition vers de véritables consultations électorales libres et démocratiques, d’où seront issues des Institutions fortes, légales, légitimes et aptes à remettre le pays sur la voie d’un développement économique durable.

Yoff, le 1er février 2009

 

 

NIOXOR TINE (4 FEVRIER 2009)

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